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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 18:10

Hippolyte Levasseur devient directeur de l’usine Tissier et gérant des biens de la famille.

 

Né à Brest en 1837, cet ingénieur chimiste à l’usine Tissier, épouse madame veuve Frédéric Tissier, prenant ainsi la direction de l’usine et devenant le gestionnaire des immenses biens de la famille Tissier puisqu’il est déclaré  tuteur des trois enfants mineurs. Il s’installe dans la grande maison cossue de la rue Poncelin.

Levasseur succède à Faustin Rigollet dans le fauteuil de maire où il est élu le 20 mai 1888 à 11 voix contre une à Robert Menguy. Il restera à la tête de la municipalité jusqu’à sa mort en  1915.

 

Le domaine de Penhep : Il semble bien qu’après la mort de François Benoît Tissier, la grande maison de Penhep soit restée vide jusqu’au partage des biens entre la veuve et les enfants de Frédéric. Pendant environ quatre ans de 1878 à 1882, Hippolyte Levasseur administre les biens Tissier dans leur intégralité. En janvier 1882, survient un premier partage : l’ensemble des biens est divisé en deux lots, un pour madame veuve Tissier, un autre pour les enfants. En septembre 1886, partage entre les enfants puis en septembre 1904, partage des biens de madame Levasseur, veuve Tissier, leur mère : 2/3 au couple Levasseur qui a racheté des terres et des maisons aux enfants Tissier, 1/3 à Marie Tissier de Kerangalet.

 

Marie Divine Estelle Tissier, élevée par sa mère et son beau-père, elle hérite en 1886 du « château de Penhep », mais comme la demoiselle n’a alors que seize ans, la grande maison reste inhabitée. Les années passent et Marie  épouse le 3 mars 1892, Paul Marie Le Dall de Kerangalet, jeune homme de Camaret, âgé de 26 ans. Le contrat de mariage est établi devant maître Georges Billotte, notaire à Brest. Les Kerangalet ne semblent pas habiter Penhep à longueur d’année puisque leur demeure principale est à Brest, 6 rue de la Mairie. La grande maison n’est ouverte que pour des réceptions que l’on dit fastueuses.

Les relations entre Marie de Kerangalet et son beau-père Levasseur semblent être orageuses, d’autant plus qu’un conflit les sépare à propos de la contribution foncière de Penhep. Hippolyte Levasseur est maire quand il écrit en 1898 dans un courrier municipal : « … le dit château est  la propriété la plus somptuaire du Conquet, elle possède un parc de huit hectares, une grande maison avec sous-sol, seize salles, salons ou chambres de maîtres avec mobilier luxueux, des mansardes, deux serres de soixante mètres, écurie pour huit à dix chevaux, étable, porcherie, poulailler, clapier, pigeonnier, vaste bûcher, magasin à fourrage, cour d’honneur avec loge de concierge d’un côté et belle remise de l’autre, potager, verger  etc… ». En 1904, un procès court toujours entre la mairie du Conquet et les propriétaires de Penhep.

 

Le couple Kerangalet se sépare, le mariage est dissous par divorce le 5 décembre 1922. Cette année là, Marie Tissier vend Penhep à Nicolas Goaëc, photographe, 12 rue Jean Jaurès à Brest. Celui-ci transforme la maison d’habitation en hôtel : « Hôtel du Beauséjour » (J’en reparlerai ailleurs).

Hippolyte Levasseur et Alexandrine de Saint-Albin ont eu une fille Céline Eugénie Jeanne Alexandrine, née au château du Chevain dans la Sarthe (dont il semble que sa maman a hérité). En 1902 elle épouse un militaire : le lieutenant d’infanterie Aldolphe Frostin dont le nom est familier aux Conquétois, sans doute à leur insu, puisqu’il est la première victime de la  guerre 14-18, sur le Monument aux Morts du Conquet. (J’en reparlerai).

Cette même année disparaît Alexandrine de Saint-Albin le 19 août 1914, quelques jours avant son beau-fils Frostin. Après la mort de son épouse, Hippolyte Levasseur ne semble plus résider au Conquet, c’est son adjoint Le Roy qui gère les affaires municipales. Sans doute malade, il meurt en 1915 dans « son château du Chevain ».

 Ci-contre : le château du Chevain dans la Sarthe, les formes générales de Penhep, devenu Beauséjour, semblent en être inspirées. (Photo Wikipedia)

Revenons à la lignée Tissier :

De son premier mariage avec Fréderic Tissier, Alexandrine de Saint-Albin avait eu cinq enfants, deux décédés en bas-âge et François, Marie et Hortensius.

 

François Alexandre Tissier, né à Brest en 1864, je ne sais rien de lui, époux de Marte Augustine Amélie Marie Boutilly, industriel, il est décédé au Conquet en 1917, en son domicile de la rue Saint-Mathieu.

 

Hortensius Tissier, il est né à Paris en 1867 et succède à son beau-père Levasseur comme directeur de l’usine et comme maire du Conquet.  Il habite au bout de la Grand-Rue (n°1), dans l’angle de la place de la Gare. C’est un passionné de chevaux de course et de courses de chevaux. Il organise même des course sur la grève entre le Toul ar Blantoc et la «Vallée » en 1910. La façade d’une annexe de sa maison était, il y a encore quelques années, tapissée de plaques métalliques, "prix de concours hippiques". (La photo d'attelage porte la légende : Guénédour et Grincheux, demi-sang de la Montagne Bretonne, alezans 3 ans, par Soliman et Saint-Julien, appartiennent à monsieur Tissier de Saint-Albin  du Conquet. Supplément à la Bretagne Hippique du 10 juillet 1909  - cliché Mazé-Launay
1921, dans le "Courrier du Finistère" du 30 juillet :"Les courses de chevaux ont été disputées dimanche sur le terrain du Croaë. Cinq épreuves, 1° trot attelé 2 500 m, 2° galop, 2 500 m, 3° trot monté,  2 500m, 4° haies, 2 500 m, 5° course locale, allure libre 2 500 m.


Au recensement de 1906, Hortensius Tissier est dit propriétaire-éleveur, il vit seul avec un palefrenier et une cuisinière. Il ne semble qu’il est resté célibataire.

En 1906, l’usine emploie 34 personnes à savoir : un contre maître, 2 commis, 24 journaliers, 5 journalières, 1 charpentier, 1 maçon. Une photographie prise vers 1919, le montre posant au milieu du personnel de l’usine.

Il a quitté Le Conquet en 1935 à la fin de son mandant de maire. L’usine ayant changé de raison sociale pour devenir Tissier et S.I.A.M  

 

Ndlr : dans d’autres dossiers, récolte des algues, usines, église, cabotage, mairie  etc… je serai amené à citer l’un ou l’autre des Tissier, sur des sujets particuliers. JPC

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