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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 17:37

RETOUR DES GOEMONIERS
 BRÛLAGE DU GOEMON

Toutes les scènes montrées sur les cartes postales suivantes se passent entre 1900 et 1914. Sans tenir compte de la date exacte du cliché, j'ai voulu montrer ici une chronologie d'opérations, telles qu'on pouvait les voir au temps de l'usine d'iode.

RETOUR DES BATEAUX



















Les bateaux sont revenus chargés de goémons récoltés aux îles ou le long de la côte entre Saint-Mathieu et l'Ilet. En attendant d'avoir suffisamment d'eau pour remonter dans l'aber, ils sont mouillés devant la cale dite des Pigoulliers côté Kermorvan, ou à l'intérieur de la cale Saint-Christophe côté Conquet. On peut imaginer que les marins sont partis à terre se restaurer.

















                                                               X         X
                                                           Marie   Petit-Jean
    Ci-dessus,  deux bateaux goémoniers sont identifiables Marie et Petit-Jean


La mer a suffisamment monté, les barques se dirigent vers le fond de l'aber, deux d'entres elles font route sous foc seul, apparemment à bonne vitesse. Au premier plan le second marin de la Divine de Labervrac'h, patron Guillimin,  s'apprête à embarquer tandis que son compagnon manie la gaffe pour lui approcher le bateau. Côté Conquet on aperçoit la haute silhouette blanche de l'actuel Relais du Port, bâtiment construit en 1905.




SCENES DE DECHARGEMENT DES LAMINAIRES

Ci-dessous,  les premièrs bateaux sont arrivés sur leur lieu de déchargement. On voit déjà étalées sur la grève, des laminaires étalées à sécher. Les goémons déjà secs ont été rassemblés en tas, on aperçoit au fond de l'image sur le "Bilioc", de hautes meules prêtes à être incinérées. L'élégante avec son ombrelle n'est là que pour la figuration.




Côté est du "Bilioc" deux barques LC 1676, la "Divine" repérée déjà plus haut et le "Kléber" LC 1939,  petit sloup de Landéda, appartenant à François Cléguer, attendent d'être déchargées.




Ci-dessous, un déchargement en cours, un marin armé d'une fourche se tient sur une planche pour faire glisser le goémon jusqu'à la grève. Le bateau de gauche LC 1683, est l' "Allain-Françoise" à un Raguénès de Labervrac'h.


















INCINERATION DES LAMINAIRES



Un four sur le haut du "Bilioc", le "bilioc" était une forte langue de galets (bili), ancienne moraine glaciaire selon certains, qui fut détruite par les Allemands lors de la dernière guerre. Une partie des galets a servi à la confection du ballast de la voie ferrée étroite construite par l'occupant pour acheminer des matériaux de Saint-Renan à Kermorvan (gare à Trébabu). D'autres galets concassés servant à la fabrication du béton pour l'édification des blockhaus.

La meule de goémon est progressivement défaite, les algues sont étalées près du four, elles serviront à l'alimenter à mesure des besoins.
En arrière plan les anciens magasins du Génie Militaire. A gauche, on distingue un bout du bâtiment de l'usine Darras, dont j'ai déjà parlé.

















Scène de brûlage des goémons, le four a été allumé avec de l'herbe sèche ou des genêts, les hommes alimentent la combustion des heures durant.


Ci-dessus :
Alimentation d'un four en début de travail, la photo est intéressante, sauf que le négatif est à l'envers.
Voilà comment on doit lire la scène :


 

LIVRAISONS A L'USINE       
                       
Lorsque l'incinération est terminée, le four est rempli d'une pâte grise, que les goémoniers laisseront refroidir plusieurs heures. Le résultat durci sera cassé en blocs d'une centaine de kilos "les pains de soude" qui seront livrés à l'usine, Le chimiste fera deux prélèvements de chaque lot, il en analysera aussitôt le premier pour calculer la valeur à payer au goémonier en fonction de la qualité du produit. Le 2e prélèvement sera conservé comme témoin en cas de litige entre l'usine et le livreur.




 













Une vue de l'usine avec ses cheminées,  le personnage au premier plan est souvent repérable sur d'autres clichés, il servait au photographe à faire la mise au point de sa chambre noire à plaques.

J'aurai l'occasion de reparler du travail des "pains de soude" en usine pour en obtenir l'iode en paillettes, produit de base de l'iode pharmaceutique, et différents autres produits chimiques. Il faudra alors évoquer l'approvisionnement de l'usine en charbon gallois par goélettes, sloups et vapeurs, et l'exportation vers Brest des produits chimiques par gabares.

                                                                                                           JPC

                                                                           



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