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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 18:16

Un maire du Conquet oublié : François Marie Pitot,

 

Lorsqu’il y a plusieurs années, j’avais étudié la période du Premier Empire au Conquet, entre Créac’h et Le Guerrannic figurait bien un maire « furtif » avec une seule année de mandat, 1808-1809, François Marie Pitot. Ses quelques courriers le montraient geignard, réclamant au préfet d’être relevé de sa fonction, se déclarant malade et handicapé, incapable de satisfaire les demandes du commissaire de police Chépy qui de Brest le harcelait. Bref il ne m’intéressait pas.

Depuis quelques semaines, j’ai revu complètement mon point de vue sur notre concitoyen.

Fils de  Vincent François Pitot négociant et de Catherine Jeanne Corbet, il est né à Morlaix le 24 janvier 1767. Lors de ses premiers embarquements comme mousse il n’avait sûrement pas dix ans.

 

« Volontaire » au temps de la guerre des Insurgents :

A 13 ans en  avril 1780, il s’engage dans la marine Royale comme volontaire. Donc pendant la guerre d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique (1778-1783).

 

Son premier embarquement pour le Roi, il le fait sur  le « Conquérant », vaisseau à deux-ponts, portant 74 canons et pouvant transporter 650 hommes.

Le 2 mai 1780, le « Conquérant » quitte Brest au sein de l’escadre du chevalier de Ternay, (7 vaisseaux et trois frégates), escortant les navires de transport du corps expéditionnaire de Rochambeau (6 000 hommes embarqués sur 86 bâtiments marchands) allant soutenir Lafayette sur les côtes américaines.

Le jeune Pitot 14 ans ½ subit l’épreuve du feu à la bataille de la Chesapeake le 16 mars 1781, dite aussi du cap Henry où est engagée l’escadre de Charles Sochet des Touches, 7 vaisseaux de ligne, plus un vaisseau pris aux Anglais et une frégate, la célèbre « Hermione ». Sous le commandement de Charles-Marie de La Grandière, le « Conquérant » est malmené par les tirs anglais.

« Le Conquérant eut à tenir tête, dans l'affaire du 16 mars, à trois vaisseaux ennemis. Il eut trois officiers tués, entre autres M. de Kergis. Cent matelots ou soldats de son bord furent touchés, parmi lesquels il y en eut 40 de tués et 40 autres environ qui moururent de leurs blessures. C'est sur le pont que se fit le plus grand carnage. Le maître d'équipage, le capitaine d'armes et sept timoniers furent au nombre des morts… (Journal de Blanchard) »

Quelques temps après le sanglant combat des Saintes (1 000 anglais et 3 000 français tués) qui vit, le 12 avril 1782,  la défaite de l’armée navale de de Grasse et la capture de l’amiral par les Anglais, le « Conquérant » rentra en France où Pitot quitta le navire.

 

François Marie Pitot effectue alors les embarquements suivants :

 

Navire de l’Etat

Serin, corvette, octobre 1782 - avril 1783, volontaire.

Corvette de 14 canons, 250 tonneaux, 32m, 14 canons de 6.

 

Navires marchands :

Espérance, commerce, septembre 1783 – mars 1784

Malice, commerce, septembre 1784 – juillet 1785

Etoile, commerce,  juin 1786, octobre 1788 ( ?)

 

Navires de l’Etat :

Durance, gabare type « Rhône » 350 tonneaux, 37 m, 200 h, 6 canons de 8 et deux caronades mars-octobre 1788  volontaire

Thérèse, sloup, 15 decembre 1788, blessé à la tête et à la main droite en chargeant un pierrier le 13 septembre 1789, perdant trois doigts à cette main. Nommé officier auxiliaire en 1790, cesse ses fonctions sur la « Thérèse » le 27 juillet 1790, et embarque sur le « Cerf ».

 

Epoque révolutionnaire :

 

Le Cerf, Brick aviso  140 tx 27 m, 14 canons de 4 et 2 obusiers.aviso, 28 juillet 1790, officier auxiliaire, puis sous-lieutenant de vaisseau 1er janvier 1791 et enseigne de vaisseau entretenu le 1er janvier 1792 débarque le 15 avril 1792

 

Le Marsouin, flûte avril juillet 1792, enseigne de vaisseau

Gabare 750 tonnes, transport de troupes

 

Républicain, (Ex Royal-Louis) vaisseau de 110 canons, Enseigne de  vaisseau août-décembre 1792,  Le Républicain attaché au port de Brest fait partie de l’escadre du contre-amiral Morard de Galles.

 

Tourville, vaisseau de 74 type Téméraire, décembre 1792 – février 1793 enseigne de vaisseau

 

Républicain, à nouveau, 25 février – 20 avril 1793

 

Le « commandant » François-Marie Pitot.

Toujours enseigne de vaisseau, il a 26 ans quand commandant le lougre de l’Etat « Hook » ex-anglais, de 18 canons attaché au port de Brest,, il capture  la « Françoise-Marie » de Torbay le 27 juillet 1793, la « Résolution », brick le 3 septembre,  puis le cutter anglais « Hope » le 6 septembre de la même année.

cor-lougre-ozanne[1]

  Lougre dessin de  Ozanne.

lougre Roux

  Lougre de guerre, aquarelle de Roux

 

-Capture du sloup corsaire anglais « Françoise-Marie ».  Pitot en croisière en Manche, aperçoit un navire faisant route vers lui par temps très calme.  Il s’en approche, le reconnaissant comme ennemi s’apprête à lui livrer combat, mais l’anglais se rend sans résistance.

« Françoise-Marie », ce petit sloup à hunier d’environ 30 tonneaux, 4 canons en fer, 2 en bois (pour faire illusion), 2 obusiers, 4 pierriers, 20 hommes d’équipage, capitaine Williams Lawson, a été ramené à Brest, jugé de bonne prise et acquis par la marine de l’Etat.

 

-La prise du « Resolution » racontée par H.Moulin, « Les marins de la République », éditions Charavay frères, Paris 1883. (Accès www.archives.org)

 

« Le lougre avait conservé son nom, son gréement, son agencement, de sorte que, français seulement par ses couleurs et par son équipage, il était resté anglais par tout le reste.

 

Pitot avait appareillé, le 3 septembre 1793, de la baie de Camaret, par une belle mer, et il n'était encore qu'à quelques lieues des côtes, lorsqu'il se trouva en vue d'un brick anglais. C'était la « Resolution », armée de 16 obusiers de 12 et de 6. Il se décida à l'attaquer; mais il aperçut un canot, monté de quatre hommes et d'un officier, qui se détachait du brick anglais et s'approchait de lui. Le canot aborde le « Hook », et l'officier monte à bord. Quel n'est pas l'étonnement de Pitot d'apprendre de sa bouche que le capitaine de la « Resolution », le prenant pour un compatriote, lui envoie une invitation à dîner, et son canot pour le conduire à son bord!

Pitot rit de la méprise et, s'adressant à l'officier anglais : «  Vous nous resterez, lui dit-il; je ne saurais accepter le dîner de votre capitaine, et vous savez pourquoi; mais vous partagerez le mien et nous irons ensemble lui porter sa part de dessert. » Le capitaine anglais, ne voyant pas revenir son canot, et observant mieux les allures du Hook, reconnaît son erreur et se hâte de fuir, sans attendre le premier coup de canon. Pitot le poursuit tantôt à la voile, tantôt à l’aviron, à cause du calme. Il l'atteint enfin, après douze ou quinze heures de poursuite, et l'attaque sur le champ. Deux bordées seulement sont échangées, auxquelles succède l'abordage.

 

L'équipage français, chefs et matelots, rivalise d'ardeur et de courage. La fougue est telle que tous envahissent le pont ennemi, et que c'est à grand'peine que Pitot peut retenir autour de lui sept hommes sur le Hook, L'enseigne Le Huby, le premier à s'élancer, tombe entre les deux navires, où il pouvait être broyé, et se blesse à la jambe. Sa blessure ne l'arrête pas; il remonte sur-le-champ, saute à bord de la Resolution, suivi de l'enseigne Le Douarin, de l’aspirant Le Bozec,  du maître canonnier Perrot, des matelots Beaumare et Doré.

 

Le Douarin s'élance, le pistolet d'une main et le sabre de l’autre, s'ouvre un passage à travers la haie ennemie, se porte sur le capitaine, qu'il renverse, et s'empare de ses armes.  Doré, soldat de marine, blessé d'une pique restée dans la plaie, l'arrache, brûle la cervelle de celui qui l'a blessé, et se sert de la pique, teinte de son sang pour poursuivre sur le pont les Anglais qui y sont encore.

 

Trois quarts d'heure de combat et une demi-heure d'abordage suffisent au brave Pitot pour enlever le navire ennemi, plus fort que le sien. Il l'amarine et le conduit triomphalement à Brest.

Je n’ai pas s trouvé dans les dossiers d’archives de la Marine à Brest (série 2Q), mention de ce fait d’armes.)

 

-Prise du  « Hope » par le lougre de la République le « Hook »  François Marie Pitot, expédié sur ordre du ministre de la Marine pour une mission particulière, se trouvant le 6 septembre 1793 à 8h du matin par 48.30N et à 20 lieues dans l’ouest d’Ouessant, vent de nord-nordet, donnant la chasse à un bâtiment ennemi, en voit un autre venant vers lui. Vers 9h, à une demi-portée de canon, Pitot fait hisser le pavillon tricolore en l’appuyant d’un coup de canon pour engager le combat. Les navires s’envoient des boulets pendant trois-quarts d’heure, puis Pitot vient à élonger l’Anglais en lui tirant des salves de mousqueterie et au bout d’une ½ heure lance ses hommes à l’abordage. Sur le pont du « Hope » il y a déjà trois morts et six blessés. Le capitaine Thomas Hall se rend. Pitot prend à son bord 28 prisonniers, laisse les blessés sur le cotre ainsi que sept hommes d’équipage anglais pour aider le lieutenant Jean Baptiste Le Huby, capitaine conducteur et son équipage de prise à ramener le « Hope » à Brest. Les trois cadavres ont été immergés.

Le « Hope », corsaire anglais de Liverpool, gréé en cutter, 102 tonneaux, était armé de 12 pièces de canon de 8 et de 9 de 6 livres. Amarré au quai neuf sous le château, il a été jugé de bonne prise, ses blessés admis à l’hôpital et le reste de l’équipage emprisonné à Pontanezen.

Le navire, avec ses apparaux et son artillerie a été évalué à 26 319 livres, et mis en vente. Acquis par l’Etat, armé à Dunkerque, le « Hope », sous pavillon français a par la suite assuré en Manche l’escorte de convois.

 

-Capture du navire « Anna Margarita » par le « Hook », 21 septembre 1793. Ce navire marchand danois d’une jauge de 96 tonneaux, capitaine Nicolas Thomson venait du Danemark avec du blé pour Barcelone. Arraisonné par Pitot à 15 lieues dans l’ouest- nord-ouest d’Ouessant, il a été conduit au quai neuf du château à Brest pour l’enquête habituelle menée par le greffier de paix du port. Le blé étant semble-t-il déjà en fermentation, il a été jugé bon de le débarquer dans un magasin en attendant le jugement du conseil des prises.

Le dossier (2Q-114) étant incomplet, j’ignore si cette capture a été déclarée bonne.

 

-Le même jour, 21 septembre 1793, arraisonnement de la  « Minerve », navire marchand, dit tantôt danois ou suédois, à 21 lieues au nord d’Ouessant dans le secteur des Sorlingues (Scillies). Capitaine norvégien Forgen Bucland, 130 tonneaux, chargement de morues en provenance de Farsund (Norvège), à destination de Livourne. Amené au quai neuf du château à Brest, (dossier 2Q 97, incomplet).

 

On peut noter qu’en cette année 1793, l’enseigne de vaisseau François Marie Pitot est franc-maçon, membre de la loge brestoise « Les Amis de Sully ».

 

La Convention, sur le compte que lui rendit de ce beau fait d'armes le ministre de la marine, accorda par décret, à tous les marins du « Hook » un avancement. »

convention

 

f1[1]

"Mes amis ne craignez pas le nombre des ennemis, nous en aurons plus de gloire à les vaincre"

Le 5 septembre 1793, VS (vieux style). Sur le dessin, le Hope, cutter est au premier plan, le lougre

à contre bord derrière. 

 

Le fait est que François-Marie Pitot est nommé avant la fin de l’année 1793, lieutenant de vaisseau.

              

La Marine lui donne le commandement de  la « Nymphe », frégate de 750 tonnes, portant 40 canons. A son bord il combat le 30 décembre 1793 les batteries de côtes tenues par les chouans sur l’île de Noirmoutier. Un boulet atteint la frégate sous la flottaison, le navire fait naufrage, et coule en face de la plage des Dames devant le fort de Saint-Pierre.

(Mention de la position de  l’épave dans www.archeosousmarine.net).

 

Aucune faute n’est imputée à François-Marie Pitot à qui l’amirauté confie quelques semaines plus tard, une frégate neuve type Galathée, de 32 canons, la « Républicaine Française », avec laquelle il patrouille en Atlantique, aux abords d’Ouessant et en Manche, donnant la chasse aux Anglais.

-Une mauvaise affaire : la prise le 9 pluviôse an III de la « Notre-Dame des Bons-Conseils », navire marchand sous pavillon de la République de Raguse. Pitot se trouvait par 48 55N à 36 lieues d’Ouessant en croisière avec deux autres frégates françaises quand il a fait main basse sans combat sur ce bâtiment de 250 tonneaux, chargé de coton filé et de fruits secs, en provenance de Smyrne (Turquie), allant sur Rotterdam. Le capitaine Barbarin et ses 15 hommes d’équipage n’ont pas utilisé leurs deux canons, contre les 32 de la « Républicaine Française ».
Pitot a fait passer à bord de sa frégate 9 hommes de sa prise et les papiers, et l’a envoyée à Brest avec  le reste de l’équipage et 10 marins français, sous le commandement d’un de ses lieutenants.

En route le navire ragusien a été malmené et sérieusement avarié dans un violent coup de vent avant d’arriver au port du château.

A Brest le conseil des prises après enquête a reconnu que la « Nd des Bons-Conseils » était un navire neutre et que sa capture ne pouvait pas être validée.

Le capitaine Barbarin a réclamé des dommages et intérêts à l’état français, Son navire a été fortement endommagé dans la mâture, des entrées d’eau dans la coque vont l’obliger à le faire radouber, des marchandises sont gâtées invendables. L’administration prend en compte ses plaintes mais lui propose un dédommagement en assignats. Ce qu’il refuse, réclamant du « numéraire ». (Grosse liasse dans) 2Q 96.

En mai 1795, le navire la « Républicaine Française » change de nom et devient la « Renommée », Pitot qui poursuit son commandement sur le même navire, a été promu capitaine de vaisseau de 2e classe le 21 mai 1796. Croisant dans le sud de Santo-Domingo aux Antilles, la frégate est prise par le « HMS Alfred », vaisseau de 74 canons, le 13 juin ou juillet 1796 selon les sources. (25 messidor an IV). Voilà Pitot prisonnier des Anglais.

 

Libéré début 1799,  il retrouve des commandements, d’abord pour quelques semaines, celui de la frégate la « Créole » 40 canons,  13 mars – 10 avril 1799, puis celui de la frégate « Vengeance », 800 tonneaux, dotée de 40 canons, avec laquelle il soutient un combat de plusieurs heures le 1er février 1800, au large de Saint-Christophe (Cristobal) aux Antilles contre le navire américain « USS Constellation» de 38 canons, capitaine Thomas Truxton. De nombreux blessés et morts de part et d’autre, 14 morts 25 blessés pour l’Américain, dont plusieurs décéderont,  28 morts et 110 blessés pour le Français. (Une source parle de 160 morts)

537px-VengeanceConstellation[1]

 

Les deux navires sont sérieusement endommagés, la « Vengeance » est semble-t-il mise en fuite, et se réfugie à Curaçao.

ConstellationVengeance[1]

http://en.wikipedia.org/wiki/uss_constellation_vs_La_Vengeance (les deux tableaux ci-dessus)

 

Quelques mois plus tard, le 20 août 1800, la frégate raccommodée soutient un combat contre un navire anglais: le « HMS Seine » dans le détroit de Mona au large de Porto-Rico.

 

Capture de la « Vengeance » par le « HMS Seine », auteur Thomas Whitcombe 1816.

Bristish Museum (accès Wikipedia)

HMS_Seine_and_Vengeance-1--copie-1.jpg 

Le combat décisif n’a lieu que le 25 août. Après plusieurs heures de canonnages réciproques, la « Vengeance » se rend, François Marie Pitot est à nouveau prisonnier des Anglais. A bord de la « Seine » on relève 13 morts et 29 blessés, quant à la « Vengeance »  mise en pièces, elle est ramenée à la Jamaïque. Selon une source remise en état elle naviguera sous pavillon anglais, selon une autre elle y  finira comme ponton. (L’ « HMS Seine » n’était autre que l’ancienne frégate française « Seine » de 40 canons prise par les Anglais en juin 1798.

 

Libéré sur parole et revenu à Brest début février 1801, l’amiral Bruix lui confie le commandement de la 3e division de la flottille de bateaux-canonniers, à Boulogne sur Mer.

(Préparatifs pour une tentative avortée de descente en Angleterre voulue par Napoléon 1er)

Mais physiquement trop diminué, il doit renoncer au service et prend sa retraite en novembre 1803 (brumaire an XII), il a 36 ans. (Lettre au vice-amiral Bruix commandant en chef la flottille – 24 vendémiaire an XII)

 

Mariage et retraite au Conquet

  « Il fut mis à la retraite pour cause de blessures, en l’an XII. Il avait perdu la main droite  
 au service, et assisté sur le Conquérant à quatre combats, dans l'un desquels il avait 
 été blessé.. Il comptait dix-neuf campagnes, huit combats et plusieurs blessures graves ».  

  Peu avant de quitter la Marine, âgé de 34 ans, il épouse au Conquet le 5e jour du mois complémentaire de l’an 9 de la République Française, la citoyenne Angélique Marie Jeanne Renée Provost-Penanrü jeune bourgeoise de 22 ans. Née le 2 juillet 1778, fille de sieur François-Marie Provost-Pennanrü (absent en mer le jour de la naissance) et de demoiselle Elisabeth Helcun. Parrain René Le Verge, maître de barque et marraine Jeanne-Marie de Kersauson-Keryaouen.

Mariage célébré par le maire Créac’h,  en présence de Michel Helcun, grand-père âgé de 84 ans, ancien capitaine de commerce, de Elisabeth Helcun mère de la mariée, marchande, de cousins Pitot de Morlaix et d’une vingtaine de témoins de la bourgeoisie locale.

 

Son activité « politique » : conseiller municipal en brumaire  an XI, le 16 février 1808, il est désigné comme maire par le préfet du Finistère et installé le 7 avril 1808.

Ses conseillers municipaux se nomment :

Hervé Morain

Noël Le Bihan

François Lannuzel

Laurent Lannuzel

Jean Le Bihan

Michel Podeur

Guillaume Soliman

Jean Amis

Petton, greffier de la mairie

Keruzoré, caissier municipal

 

François Marie Pitot était toujours franc-maçon, sa signature avec les trois points caractéristiques en triangle témoigne de cette appartenance.

signature-pitot-seule-blg.jpg

 

 

En octobre 1809, Pitot écrit au préfet : « je ne puis marcher, je suis absolument privé de l’usage de la main droite, (ayant perdu trois doigts en 1789 en chargeant un pierrier),  et très souvent je ne puis me servir de la gauche. » Il réclame d’être relevé de sa fonction de maire et propose pour le remplacer Jean Marie Le Guerrannic. Ce qui se fait au 30 octobre 1809

 

Son activité « professionnelle » :

En ventôse IX, il avait demandé à être inscrit pour avoir une patente de première classe au Conquet (alors qu’il n’était pas encore en retraite). Par la suite son activité de commerçant tourne autour des navires. Je n’en connais que des fragments.  

Vendémiaire an XI, parmi les navires préhendés par l’Etat et amenés à Camaret en frimaire an XII, on note une « Marie-Françoise » au citoyen Pitot, valeur 5 000 francs.

 

Le 26 décembre 1808, entre au Conquet une prise anglaise, la « Diana » de Dungarvan en Irlande, capturée par trois bateaux de Molène et la péniche garde-côtes  « Telenir » du Conquet. Le 13 mai 1809, à la vente aux enchères du bateau et de sa cargaison, Pitot emporte un lot de beurre et le bateau avec ses apparaux pour 4 200 francs. La « Diana » est un brick-senau construit en 1807, d’une longueur de 15 mètres.

  

François-Marie Pitot meurt au Conquet le 10 septembre 1816, à 11 heures du matin, âgé de 49 ans. Le décès est déclaré à la mairie le lendemain par François-Marie Bazil, avocat 45 ans, demeurant à Brest et par Noël Le Verge, capitaine de commerce, 53 ans, demeurant au Conquet, tous deux parents alliés. Maire :  Jean-Marie Le Guerrannic (père).

 

Le 25 juin 1838, à 18 heures, Jean François Marie de Kersauzon, propriétaire, 46 ans, demeurant Kernoues ( ?) arrondissement de Brest, cousin de la défunte, accompagné de Louis Salaun, jardinier, 36 ans, bienveillant, vient déclarer le décès de dame Angélique Marie Jeanne Renée Provost-Pennanrü, veuve Pitot, propriétaire, 60 ans, ce même jour à 4 heures du matin.  Le maire est alors Charles Lombard.

 

La deuxième partie de l’article sera à compléter avec également une rubrique « Sources ».

                                      Novembre 2012  / JPC

 

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commentaires

V
Quel soldat ! merci de la découverte.
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