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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 12:17

Dans les dernières années, j'ai souvent milité pour que la belle statue de saint Jean évangéliste, du portail de l'église Sainte-Croix au Conquet,  privée de sa tête retrouve son intégrité. (Voir articles sur ce blog)

 

Depuis hier, mardi 14 décembre 2010, c'est chose faite. A l'initiative de monsieur Marcel Quellec, adjoint municipal à la culture, un spécialiste de la société Pierre Floc'h de La Chapelle-Caro (Morbihan), est intervenu pour cette restauration.

 

La tête "volage" mais intacte, conservée dans une dépendance de la mairie, a été fixée au cou par une broche en inox, puis collée à la résine et les finitions ont été réalisées avec de la poussière de pierre mélangée à de la résine. Un travail sérieux et soigné comme j'ai pu le constater.

 

st-jean001.jpg

 

La statue de saint Jean restaurée,

Photo 14 décembre 2010 /jpc

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 15:22

Moulin à marée de l'étang de Kerjan

 

Si on est familiers (du moins en images) des moulins à eau, avec leur grande roue à aubes,  verticale sur le pignon de la maison, il est un autre type de moulin moins, ou pas connu du tout, du grand public.

 moulin-a-roue-trebabu.jpg

                  Moulin à eau « classique » Trébabu.

 Je dois à Jean Chevillotte (association Phase, Plougonvelin) de m’avoir initié sur le sujet.

Le moulin bâti sur la chaussée de retenue de l’étang de Kerjan, paroisse puis commune de Trébabu,  était à roue horizontale immergée dans un puits, fonctionnant grâce à une chute d’eau à la manière d’une turbine. L’étang se remplissait à la marée montante, lorsqu’il se vidait à la descendante, une dérivation alimentait la chute d’eau.

 moulin-de-kerjan-1.jpg

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etat-major-kerjan-detail.jpg 

Carte de situation du moulin à marée.

 

Nommée « rodet » dans de nombreuses régions, cette «roue à ailettes » était appelée « pirouette » dans le Finistère. La meule à grains,  fixée parallèlement à la « pirouette » sur le même axe vertical tournait avec celle-ci.

"Pirouette" d'un moulin du Finistère.

pirouette-conduit-d-eau.jpg

 

Ci-dessous :"Rodet du moulin de Nougayrol, Castanet le Haut. Provenance Wikipédia."

_Rodet-du-moulin-de-Nougayrol---Castanet.le.Haut.jpg

Ci-dessous, la « pirouette » du moulin de Kerjan, récupérée il y a quelques années, dans la vase, par messieurs Jean et Yves Chevillotte, se trouve au musée de Saint-Mathieu.

Pirouette-1--grise.jpg

 Ci-dessous une autre vue du moulin de Kerjan, au début du XXe siècle. Le moulin est la bâtisse à gauche, de la cheminée de la maison du meunier sort un panache de fumée.

moulin-kerjan-cp-2.jpg

 Ci-dessous, une vue du chemin vicinal arrivant en droite ligne de Lochrist par Creac'h ar Stang. Après avoir traversé le barrage de l'étang et être passé devant le moulin, le voyageur continuait sa route vers Saint-Renan ou Ploumoguer.

moulin-de-kerjan--chemin.jpg

 Fin août, début septembre 1944, les soldats allemands avaient installé un canon en bas ou à proximité de ce chemin creux. Le moulin pouvant favoriser la progression des Américains s'ils arrivaient par la route ou les bois de Kerjan, il a été détruit à la dynamite. (Si un lecteur peut préciser la date? merci d'avance

 

  Ci-dessous, état des lieux vers 1950-55.

moulin-de-kerjan-1955.jpg

Question : sait-on quand le moulin a cessé ses activités?

 

Autre moulin à "pirouette":  le moulin d'en-bas, Milin Izella à Trébabu

 

milin-izella-ancien.jpg

 Le moulin d'en-bas, à gauche sur l'image, au début du XXe siècle et ci-dessous le même lieu vers 1950-55

moulin-d-en-bas-cp-1955.jpg

 La "pirouette" du moulin était alimentée en eau par les ruisseaux et étangs de la propriété "chateau de Kermorvan".

 

Même question, quelqu'un sait-il quand les deux moulins, moulin d'en-haut et moulin d'en-bas ont cessé leurs activités?

 

     Fin provisoire de l'article, avec mes remerciements à Jean Chevillotte.

                                        JPC novembre 2010.

 

                                       

 

 

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 17:55

BATTERIE DE QUINZE ET FORT DE 1849

Sur quelques cartes postales d'avant la seconde guerre mondiale,  on repère plus ou moins facilement une grande maison dont le toit est surmonté d'une sorte de clocheton.

 

batterie inconnue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 COM-0019.JPG

  Il me semble qu'il s'agissait du corps de garde de la batterie dite de Quinze. Deux batteries du dispositif des Blancs-Sablons étaient désignées par des numéros : la batterie de Treize, près de la redoute des Blancs-Sablons, (ancien camping), et cette batterie de Quinze entre le bout nord de la plage et la crique du Perzic.

 La plage des Blancs Sablons 06

Pour mémoire, les canons d'une batterie se trouvaient placés sur une plateforme, derrière un parapet, au plus près de la côte, les soldats logeaient dans des corps de garde à proximité, ou éventuellement sous la tente.

 

Au milieu du XIXe siècle, suites aux menaces de guerre avec l'Angleterre, les côtes de Frances ont été garnies de forts, fortins, réduits ou redoutes. A l'extrémité nord de la plage des Blancs-Sablons a été construite une redoute, que l'Atlas des bâtiments militaires de 1854 répértorie comme :

 

-Batterie de 15, réduit, construit en 1849, modèle 1846, type N°3. Caserne d’artillerie prévue pour 1 officier et 16 hommes avec magasin à poudre de 3 500 kg. En bon état. Logement du gardien, cuisine, citerne 15 m3.

Et mentionne également un bâtiment construit en 1757, logement du gardien, en bon état. Ce bâtiment est donc sauf erreur de ma part, le corps de garde qui servait précédemment de caserne à la batterie de Quinze.

 ELD-0037--2-.JPG

(La plateforme des canons devait se trouver en bord de falaise en gros sous le mot "garde".)

 

 Je ne sais pas si cette maison a eu un usage "civil" après le déclassement des batteries à la fin du XIXe. Les seules cartes postales où on la distingue datent d'avant la guerre 39-45. Quand et pourquoi a-t-elle été démolie, la question est posée. (Elle se trouvait alors sur la commune de Ploumoguer)

batterie-de-quinze.jpg

 Le fort daté au fronton de sa porte de 1849, dont la plateforme a été arrasée et cimentée est propriété municipale. Accès non sécurisé, interdit. La parcelle est inscrite au cadastre du Conquet : "Batterie de Quinze, 000 H 380, 126 m² (?!).

 

Toute information pour compléter cet article m'intéresse.  Merci.   12 nov 2010 / JPC

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 15:49

1873, NAUFRAGES ENTRE PORSMOGUER ET LES BLANCS-SABLONS

 

Le début de l’année 1873 a été secoué par de violentes tempêtes sur nos côtes.

Si aujourd’hui par mauvais temps le seul navire au mouillage dans la baie des Blancs-Sablons est le remorqueur Abeille-Bourbon, au temps de la voile, des flottilles entières venaient y chercher un abri. Mais quand le vent tournait, c’était bien souvent la catastrophe.

 La-plage-des-Blancs-Sablons_-06.jpg

        La plage des Blancs-Sablons au début des années 1900

 

A témoin ce 2 février 1873, 25 navires mouillés pendant l’ouragan chassaient sur leurs ancres et menaçaient d’aller se perdre sur les rochers. Le canot de sauvetage du Conquet, le Mallats-Desmortiers a été mis à l’eau pour leur porter secours, mais « malgré les efforts de nos canotiers, il leur a été impossible de refouler le courant et les lames qui déferlaient avec force ». N’ayant donc pas pu doubler Kermorvan l’embarcation est revenue à l’abri de la digue Saint-Christophe, en fin de construction.

Le canot a effectué deux tentatives, vaines.

1ère sortie, patron Ollivier Morvan, brigadier Jacques Goaster, canotiers Pierre Petton, Michel Bossard, Jean-Louis Lucas, Barthélemy Piton, Victor Podeur, Fiacre Marec, Auguste Marc, Yves Guyot, François Richard et Alexis Calloch.

2e sortie, patron Ollivier Morvan, brigadier Yves Guyot, canotiers Pierre Petton, Jean-Louis Lucas, Victor Podeur, Auguste Marc, François Grovel, François Richard, Hamon Perrot, Alexis Calloch, Gabriel Tanguy et Fiacre Marec.

 csligue.jpg

 

Le registre de désarmement des rôles, conservé aux archives de la Défense à Brest, (2P7 502-503) nous livre quelques précieuses informations sur les navires les plus touchés.

 

Le chasse-marée Saint Malo construit à Means en 1851, armement Chrétien de Méans, capitaine Cretzé de Damgan, plus quatre hommes, tous sains et saufs, le bateau a, me semble-t-il, été totalement perdu.

 

La goélette La Pensée,  74 tonneaux, construite en 1854 à La Rochelle, à Ourhain et cie, capitaine Mequin Auguste, plus quatre hommes, tous saufs après naufrage dans la baie des  Blancs Sablons.

 

La goélette Pacifique construite à Vannes en 1857, 123 tonneaux, à Dano Jean Louis, capitaine-armateur de Sarzeau. Immatriculée à Vannes. Le navire s’est échoué dans la baie de Porsmoguer le 2 février 1873, il a été condamné par procès-verbal d’expertise du 28 février. La vente de l’épave a eu lieu à la diligence du capitaine, par un officier ministériel, le 12 mars, suivant jugement rendu par le Tribunal de Commerce de Brest à la date du 7 mars 1873. Le bateau faisait route de Boulogne sur Brest avec des phosphates.

 

La goélette Deux sœurs et Marie, construite en 1851 à St Valery sur Somme. 78.92 tonneaux, à Le Diabat Théodore, capitaine Jean Joseph Marie d’Ars. Naufrage à Illien le 2  février 1873, tout le monde d’Ars sauf.

 

Le brick Bois-Cholet naufrage dans la baie de Porsmoguer  le 2 février, 113 tonneaux, construit en 1846 à Trentemoult, capitaine Thomas Guéno, en route de Cardiff (parti le 18/1)

 

La goélette d’Auray, Aimable Rose, d’Auray, naufragée près du Conquet, capitaine Guézel Vincent de Quiberon et deux hommes disparus dans le naufrage. Guézel Louis mousse, fils ou parent du capitaine  et un ou deux matelots rescapés et débarqués au Conquet le même jour.

 

Les Annales de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (SCSN) nous renseignent sur ce drame. Le 2 février par une tempête de sud-est, la goélette Aimable Rose, venant de Cardiff avec un chargement de houille, chassa sur ses ancres et fut jetée sur les rochers des Blancs-Sablons. Aussitôt prévenu, le capitaine des douanes fit transporter l’espingole porte-amarre (petit canon de marine que l’on fixait au plat-bord d’une embarcation par un étrier) sur le lieu du sinistre ; malheureusement toute la brigade des douanes était disséminée sur la côte, et il lui fallut avoir recours à des personnes dévouées, mais nullement habituées  à la manœuvre du chariot. La première flèche dévia  et tomba à bâbord du bâtiment ; la seconde cassa la ligne, au moment de tirer la troisième, le capitaine des douanes s’aperçut que des pêcheurs venaient de se mettre à l’eau dans le courant pour se saisir d’une bouée qu’on venait de filer du bord ; il fut alors possible d’établir le cartahu et la bouée.

 Le mousse et deux hommes de l’équipage furent immédiatement sauvés ; mais on ne put décider le capitaine Guézel et son maître à abandonner le navire ; ils furent bientôt tous deux enlevés par les lames et on ne les revit plus.

On lit dans le registre des décès de Ploumoguer : « le corps retrouvé le 10 mars 1873 aux Blancs-Sablons doit être celui de Vincent Guézel capitaine de l’Aimable Rose… »

cabane-canon-porte-amarre.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

  

 

Quai du Drellac'h, à gauche sur le cliché (détail de carte postale), en clair, la cabane

de la Douane où étaient remisés canon et fusils porte-amarres.

 

Il y a eu, bien sûr, au cours des temps, des quantités d'autres naufrages dans la baie des Blancs-Sablons, j'en citerai certains à l'occasion.

                                                          JPC 11 nov 2010

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 17:43

Dans l’histoire des défenses côtières des Blancs-Sablons et de la presqu’île de Kermorvan

L’Ilet, l’Islet ou Ilette, ou Islette

 

Référence cadastrale actuelle : ILETTE : N° 000 H 549, 3 303 m², commune du Conquet depuis 1961, auparavant dépendait de la paroisse, puis de la commune de Ploumoguer.

 Ilette-Kermorvan-vue-generale-1.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Vue générale de l’Ilet à basse-mer (morte-eau), octobre 2010, la langue de blocs

de pierre découvrant à marée basse s'appelait autrefois "la Tranche"

 

De quand datent les « fortifications » de l’Ilet ?

 

Les chroniques disent qu’en 1207 les partisans de Jean Sans Terre, roi d’Angleterre,  construisirent près du Conquet un fort château, firent de la ville et du port une forteresse et y laissèrent garnison (Ogée, Dictionnaire). Pierre de Dreux, duc de Bretagne a délogé les Anglais du Conquet et par précaution a fait raser forteresse et château. Ce château, sans doute une motte de terre surmontée d’une tour en bois était-il bâti sur l’Ilet, j’en doute.

Durant les siècles suivants, l’isle du Conquest (presqu’île de Kermorvan) est fréquemment occupée par des troupes, et même fortifiée en 1595 et de 1614 à 1627, (j'y reviendrai), sans qu’il soit question de l’Ilet.

 

Carte de Jérôme Bachot 1624 ingénieur ordinaire du roi (Louis XIII) en Bretagne. La presqu’île de Kermorvan est nommée Isle du Conquest, l’îlot n’a pas de nom particulier sinon qu’il se termine par la « pointe du Vieux Château ». (détail).

 BACHOT-ILET-DETAIL.jpg

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 De même sur la carte de Jan Béchec en 1628 (détail).

 Lisle-bechec-1628.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    

Et aussi sur cette autre carte de Jan  Béchec (détail). 

 

Presquile.jpg 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vauban entre en scène :

Le 1er mai 1694, Vauban est nommé par Louis XIV commandant de la place de Brest, il se fait aussitôt présenter par l’ingénieur Mollart, le tableau des batteries faites et à faire autour de Brest, pour lesquelles il a laissé des instructions en 1688-89, lors d’un précédent séjour.

Sur l’Islette, il y a un parapet d’artillerie percé de 6 embrasures, mais qui n’abrite que 4 canons. Il est prévu d’en faire un autre à 8 embrasures pour 6 canons, et 2 mortiers.

 

Puis vient le duc d'Aiguillon :

Le danger anglais s’étant éloigné, les batteries sont désarmées, elles seront à nouveau activées (et faites refaites pour certaines) lors de la guerre de Sept-Ans (1756-1763), sous l’impulsion du duc d’Aiguillon, gouverneur de Bretagne.

 

Un état de 1757-58, (fond Langeron), dénombre pour l’Islet de Kermorvan, deux canons de 12, un de 18, un de 24, deux de 36 et un mortier. Le personnel d’armement de la batterie  (existant ou prévu) se compose d’un lieutenant, d’un maître-canonnier, de deux aides-canonniers, de trois personnes dites « gens du port », d’un capitaine garde-côtes, et de 40 canonniers gardes-côtes. C’est probablement à cette époque qu’ont été construits ou restaurés, un corps de garde à l’entrée au sud de l’îlot, une poudrière, une guérite, un four à rougir les boulets, une guérite,  une plateforme pour mortier et deux terrasses d’artillerie

 

ilet-plan-cg.jpg

 

 

 

 

ilet-plan-fourbeau-guerite.jpg

 

 

 

 

 

 Le corps de garde de 1757, la guérite, le fourneau

à rougir les boulets, à réverbère et à trois rainures.

Le corps de garde se trouvait à l'emplacement actuel

du fort d'entrée de l'Ilet.

 

 

 

La guerre prend fin en 1763, le traité de paix sera catastrophique pour la France et il entraînera la disparition de la flottille de barques de commerce conquétoise.  ilet-lermorvan020.jpg

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    Photo ci-dessus (oct 2010) : en haut la guérite en ruine, à sa droite la plateforme pour le mortier. Sur la terrasse d'artillerie (haute), en contrebas de la guérite, l'emplacement approximatif du four à rougir les boulets.

 

Guerre des Insurgents, indépendance des Etats-Unis d'Amérique du Nord

La paix précaire avec l’Angleterre sera de courte durée puisqu’en 1778, les deux nations sont à nouveau en guerre à propos de l’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique. Les défenses côtières sont remises en état. Une inspection  à la batterie de l’islet de Kermorvan y trouve deux canons de 22, un canon de 12 et un mortier en état, deux canons de 36 et un canon de 12 bons pour le rebut.

 

1783, la guerre se termine, l’ennemi n’a pas attaqué les abords de Brest, mais dix ans plus tard, la Révolution française attire à nouveau sur nos côtes la menace anglaise.

 

Epoque révolutionnaire, la République

 

1791, inspection menée par des commissaires envoyés par le directoire exécutif à Brest.

N°7, Isle de Kermorvan. Le corps de garde est en bon état, un mortier de 12 monté, deux canons de 22 sur affûts de côte. Un canon à terre, 41 gargousses en papier, 30 bombes (pour le mortier), 40 boulets, deux barils de poudre de 200 livres chacun.

 

1793, 2 avril, guerre avec l’Angleterre, procès-verbal des commissaires nommés pour la vérification des forts et batteries de la côte depuis Toulbroc’h jusqu’à et non compris l’Aber-Ildut.  l’Ilette : le mortier a besoin d’être rebattu, les bouches sont sa plupart sans oreilles et par conséquent inutiles. Il y a deux canons montés qui sont de calibre différents mais si évasés qu’on ne peut les reconnaître facilement, ce qui est très dangereux. Un des canons ne vaut rien et un autre resté à terre est mauvais. Cette batterie pourrait contenir quatre canons, nous les croyons très utiles. Nombre d’hommes prévus : cinquante. (Au mois de juin il en manque encore seize, au mois d’août, il n’y a plus sur la batterie qu’un gardien et un instructeur, pas de canonnier)

 

Au XIXe.  Vers 1840, sous Louis-Philippe 1er, roi des Français, la politique belliqueuse de son ministre Adolphe Thiers à l'égard des Anglais nous fait craindre une nouvelle guerre avec nos voisins d'outre Manche. De gros travaux de fortifications concernent Paris, mais aussi un vaste plan de défense côtière est mis à l'étude. A partir de 1846, des forts ou fortins, nommés aussi redoutes ou réduits commencent à garnir le littoral français. La-presqu-ile-et-le-phare-de-Kermorvan_-20---Copie.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le fort de l'Ilet vers 1900, (détail de carte postale) on repère très bien la guérite (intacte) sur la hauteur et les galeries de fusillade de part et d'autre du fort.

 

Atlas des bâtiments militaires 1854 :

Batterie de l’Ilet :  réduit. Construit en 1847 dans la batterie de 1757, caserne d’artillerie, et logement du gardien. Prévu pour 1 officier et 20 hommes, magasin à poudre de 4 400 kg, en bon état.

 

Un autre document nous indique que le fort de l'Ilet est un modèle 1846, type N°2, prévu pour 40 hommes et armé de huit canons, qu'il a été érigé en 1849, déclassé en 1876, déclassement validé en 1889.

Une note silet-Kermorvan-fortin-ext.jpgur un plan précise qu'il a été remis au T.P (?) le 26/10/1898.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-dessus, le fort, état actuel, octobre 2010, vu du passage de basse-mer, ci-dessous, vue du fort à l'intérieur de l'enceinte. 

ilet-kermorvan-fort-int-1847.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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ilet-Kermorvan-porte.jpg

 

Le fronton de l'entrée porte la date de 1847. Comme au moyen-âge la porte était protégée par un fossé avec pont-levis, on voit très bien les réas des câbles de contrepoids. Dans le passage il y avait une herse surmontée d'un "assommoir", découpe horizontale dans le plafond qui permettait depuis la terrasse, de faire tomber des pierres sur un assaillant engagé dans le corridor!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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ilet-Kermorvan-guerite.jpg--

Les ruines de la guérite

sur le haut du rocher.

Une vue magnifique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ilet-kermorvan-plt-mortier.jpg

 

 La plateforme du mortier.

Sorte de canon en forme de marmite, permettant de lancer des bombes en tir courbe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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kermorvan-ilet-29-OCT010.jpg

 

 La terrasse d'artillerie

basse, ses canons protégeaient la baie des Blancs-Sablons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fin provisoire du sujet.

 

ATTENTION A NE PAS SE LAISSER SURPRENDRE SUR L'ÎLOT PAR LA MAREE MONTANTE!

 

                                               jpc: octobre 2010.

 

 

 

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 18:17

MONUMENTS HISTORIQUES LE CONQUET

 

Dans le compte-rendu du Conseil Municipal du 5 octobre, joint à la « Feuille Info » du 14 octobre 2010, monsieur Marcel Quellec, adjoint à la culture, la communication et le patrimoine,  informe que la demande d’inscription aux monuments historiques des vitraux de Robert Micheau-Vernez (église du Conquet), sera présentée à la DRAC courant octobre.

 

Voilà qui est une excellente nouvelle pour notre patrimoine.

 

Ce que je ne savais pas, mais peut-être étais-je le seul? C’est que l’église Sainte-Croix est déjà riche de monuments historiques classés (outre le vitrail de la Passion, inscrit au titre du mobilier le 22 avril 1938)

 

Il s’agit

-Du tombeau de Dom Michel Le Nobletz qui l’a été le 10 novembre 1906. (Document de référence du 24 novembre 1906)

-Des statues du portail en 1914 :

 

 Document :

Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts

Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts

Division des Services d’Architecture

Monuments Historiques

Antiquités et objets d’art

 

FINISTERE

CONQUET (Le)

EGLISE

                                                       ARRÊTE

 

Le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts

Vu la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques

Vu la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat

Vu la loi du 13 janvier 1912

 

Sur la proposition du Sous-Secrétaire d’Etat des Beaux-Arts

La commission des Monuments historiques entendue,

Arrête :

Article 1er – Les objets mobiliers ou immeubles par destination ci-après désignés sont classés parmi les monuments historiques :

 

-Saint Jean, statuette, pierre, XVe siècle

-Ecce Homo, statuette, pierre, XVe siècle

-Vierge Mère, statuette, pierre XVe siècle

 

Article 2 – Le présent arrêté sera notifié au Préfet et au Maire, qui seront responsables, chacun en ce qui le concerne, de son exécution.

 

                                     Paris, le 4 décembre 1914

 

                     Pour le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts et par délégation

                                      Le Sous-Secrétaire d’Etat et des Beaux-Arts

                                                    Signé Albert Dalimier

 

 

 

On peut facilement admettre qu’en décembre 1914, la municipalité avait d’autres soucis que de faire la publicité de ce classement et qu’il soit tombé dans l’oubli.

 

Pour mémoire voici les trois « statuettes en question », j'en ai déjà parlé sur ce blog.

 

 001.JPG

 1/ Statue nommée ici "Vierge Mère", ailleurs Sainte-Marine, ailleurs Saint-Mathieu, en fait non identifiée, mais provenant de l'église de Lochrist.

 012.JPG

 2/ A droite, Ecce homo, ou Christ aux liens, ou Christ de pitié

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

013.JPG

 

3/  A gauche, "Jean sans tête"

Saint Jean Evangéliste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

egl-st-jean-tete.jpg

 

 

 

            

 

Maintenant que la statue a recouvré sa qualité de monument historique classé, il serait bon que la tête volage reprenne sa place sur les épaules du "saint", dont elle n'est éloignée que de quelques centaines de mètres.

 

Je compte sur Marcel Quellec, adjoint à la culture, à la communication et au patrimointe pour oeuvrer dans ce sens.

 

                                                     JPC

 

 

                           

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 16:14

INFATIGABLE

 A la fin d'un article de ce blog consacré aux torpilleurs côtiers, je m'interrogeais sur un un grand remorqueur évoluant en Penfeld

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Monsieur Jean Paul Coquinot (que je remercie), dans un mail récent, l'identifie comme étant l' Infatigable, construit en Hollande aux chantiers J.K Smit Te Kinderjik, en 1898 et lancé sous le nom de Roode Zee. Acquis en 1899 par la Marine Française, il a été attaché au port de Brest de 1899.

Jauge brute 540 tx, longueur 50,44m, propulsé par une machine à vapeur développant 1 500cv.

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L' Infatigable à quai en Penfeld, reconnaissable à ses deux hautes cheminées.

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J'avais en effet  relevé dans le journal "Le Yacht du 4 février 1899, " l' Infatigable, remorqueur de la DP est le Rood Zee, hollandais qui vient d'être acheté.

 

Ce qu'en dit JM Roche dans le Dictionnaire de la Flotte Française : Remorqueur, 900 t, 1 500cv, 51,2m, 10,5n. Remorqueur Rood Zee acheté en Hollande... janvier 1899, en service à Brest... campagnes de guerre ; août 1915 en mission aux dardanelles avec Goliath et Shamrock.... 1916,  refonte à Port de Bouc, puis retour à Brest ..., utilisé comme mouilleur de mines... le 3 juillet 1940 saisi par les Anglais à Plymouth, restitué en 1945. Rayé de la flotte le 22 juillet 1946.

 

On trouvera par ailleurs sur le forum pages14-18. mesdiscussions.net, des compléments forts intéressants concernant ce navire, sa carrière et ses équipages.

 

                                                                                                               JPC Octobre 2010

                                                       

 

 

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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 09:51

 

  "L'océan sous haute surveillance"

 

CONFERENCE DE MICHEL MARCHAND, responsable du projet surveillance des écosystèmes côtiers à IFREMER NANTES.

 

 

"POLLUTIONS LITTORALES MARINES"

 

 

                     Vendredi 17 septembre 2010 à 18h30

 

 

            Salle de conférence du Parc Naturel Marin d'Iroise

 

                      Pointe des Renards, Le Conquet

 

 

 

         Organisation : Associations Aspect et Les Viltansous

 

                     Conférence gratuite, ouverte à tous dans la limite des places disponibles

 

 

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      Siège du Parc Naturel Marin d'Iroise - Pointe des Renards

 (Accès par la route touristique Le Conquet-Saint.Mathieu et accès piétons par la corniche Beg al Louarn).

 

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 16:44

Lors de la « Foire à la Brocante » du Conquet le 22 juillet 2010, j’ai fait l’acquisition d’une carte postale représentant le contre-torpilleur Etendard. (Edition CH et G). La carte a été expédiée de Rochefort le 21 janvier 1910 par un marin du bord à l’un de ses amis à Nantes.

 

Jusque là rien à voir avec Le Conquet.

 

Présentons quand-même le navire :

L’Etendard est un contre-torpilleur, c’est-à-dire un navire destiné à défendre une escadre, un convoi ou un port contre les attaques de torpilleurs ennemis. Celui-ci est un navire de la classe Branle-Bas, d’une longueur de 58 mètres, pour un déplacement de 339 tonnes.

L’Etendard est propulsé par deux chaudières, entraînant deux machines « Compound », actionnant deux hélices. La puissance est de 6 800 cv, la vitesse de 27 nœuds.

Son armement de guerre consiste en un canon de 65 mm, 6 canons de 47 mm et deux tubes lance-torpilles de 450 mm . L’équipage est de 75 hommes.     

  etendard ct  

 Le contre-torpilleur a été construit à Bordeaux : mis sur cale en décembre 1905, lancé le 20 mars 1908 et admis au service seulement en février 1909.  Un délai bien long pour un petit bateau, sauf si plusieurs  navires identiques étaient en construction en même temps. (Les spécialistes confirmeront).

 

Le lien avec Le Conquet se trouve gravé sur le Monument aux Morts de la commune, année 1917, où est mentionné le décès d’Yves Mazé, « mort pour la France ».

 

Sa famille : le père Yves Marie Mazé, est originaire de Saint-Pierre Quilbignon. Avant de s’installer au Conquet il a épousé Marie-Yvonne Leven, peut-être de Plougonvelin ?

Yves Mazé a 28 ans quand son épouse met au monde, le 23 février 1876, un garçon que l’on prénomme aussi Yves Marie.

Yves Mazé père meurt jeune, à 37 ans, il est alors cultivateur et demeure dans une ferme à Kernaffrant. L’enfant n’a pas dix ans. Je ne sais pas ce que sa mère et lui deviennent par la suite.

 

COMPLEMENT D'INFORMATIONS, communiqué début juin 2011, par Stéphane Vaillant, extraites de sa généalogie maternelle :

Mariage à Plougonvelin des parents d'Yves Marie Mazé : le 22 août 1873 de Mazé Yves, majeur, âgé de 24 ans, né le 4 juillet 1848 à Saint-Pierre Quilbignon, cultivateur, demeurant au Conquet, fils de  Mazé Pierre Marie, cultivateur et de Marie Yvonne Cloatre (décédéee le 24 février 1860 à Plouarzel)  et de  Leven Marie Yvonne, majeure, âgée de 30 ans, cultivatrice, née le 11 mars 1843 à Ploumoguer, demeurant à Plougonvelin, fille de Leven Jean Louis, décédé le 13 février 1853 à Îles du Salut, Guyanes Françaises, et de Jézéquel Marie Françoise, décédée le 25 octobre 1846 à Ploumoguer.

Témoins au mariage : Ollivier Mazé cousin du marié 23 ans, cultivateur à St Pierre Quilbignon, Jacques Le Meur, beau-frère du marié, 59 ans, cultivateur au Conquet, Tanguy Kermaïdic, beau frère de la mariée 35 ans, cultivateur à Plouarzel.

   

Rien de plus, jusqu’à retrouver Yves Marie Mazé, matricule N°836 au Conquet, embarqué sur le contre-torpilleur Etendard en 1917, quartier-maître fusilier à 41 ans. (A l'occasion je chercherai son dossier militaire aux Archives départementales à Quimper)

 

Le drame de la nuit du 24 au 25 avril 1917


L’Etendard  qualifié « torpilleur d’escadre », affecté à la flottille de patrouille de la Mer du Nord, est alors commandé par le lieutenant de vaisseau Pierre Auguste Georges Mazaré. En patrouille dans les bancs de Flandre,  il a essayé de s’opposer seul, à un raid de torpilleurs allemands visant le port de Dunkerque. Touché par un projectile dans sa soute à munitions, il a explosé tuant ou noyant tout son équipage.  Quelques corps ont été retrouvés les jours suivants dont celui du commandant le 11 juillet, mais pas celui d’Yves Mazé. Le navire a été perte totale. Son épave a été localisée entre Dunkerque et Nieuport, par 51.06N 002.29W, par huit mètres de fond

(Voir carte sur le site //dkepaves.free.fr/html/etendard/htm)

 

Le jugement concernant régularisation de la mort des marins de l’ « Etendard » a été prononcé par le Tribunal de Rochefort le 12 février 1918 et transcrit à la mairie de Rochefort le  21 février 1918. C’est donc là que se trouve la liste des disparus. 71 ou 75 hommes selon les sources.

La transcription du décès d’Yves Marie Mazé dans le registre d’état-civil du Conquet, (année 1917) est réduite à une simple mention marginale.

 

Sources : Etat-civil Le Conquet, fiche SGA Mémoire des Hommes, pré-dossier concernant Pierre-Auguste-Georges Mazaré composé par Rémy Le Martret (vice-président association Aux-Marins) et bien sûr le forum http://pages14-18.mesdiscussions.net dans lequel j’ai mentionné l’existence d’un livre « L’épopée de l’Etendard » probablement écrit par le chanoine Pol Aubert, aumônier de l’Ecole Navale, paru aux éditions « Livre du Marin » Paris VIIe,   mais dont je n’ai vu qu’une copie de la couverture

 

*** Additif : 8 juin 2011 : Stéphane Vaillant, passionné d'histoire du Conquet,  petit-fils et neveu de deux patrons de canots de sauvetage du Conquet, Alexis et Marcel Vaillant, fidèle lecteur de ce blog, a déniché une édition originale de l'ouvrage "L'Epopée de l'Etendard", en a fait l'acquisition et a eu l'aimable attention de me l'offrir.

 

L'ÉPOPÉE   DE   L'   «  ÉTENDARD » par Pol Aubert 

 EXTRAITS PAGES 9 à 11

 Les « 300 tonnes » déjà vieillis à la déclaration de la Grande  Guerre, mais où il faisait bon vivre , en raison de l’esprit de corps étroit qui régnait dans les flottilles furent employés à bien des besognes, convoyages, escorte, garde du littoral.  C'est dans l'accomplissement de cette dernière mission que l'Etendard trouva une fin glorieuse, au large de Dunkerque  dans la nuit du 24 au 25 avril 1917. Le récit de ce drame rapide est ainsi, exposé dans le rapport du chef de division des flottilles de la mer du Nord :

L’Etendard, qui était de garde assez loin de Dunkerque, mais assez près de la côte, aperçut dans les ténèbres des navires qui venaient de la direction de Dunkerque. Etait-ce l'ennemi qui venait de bombarder la ville? Etait-ce une force alliée poursuivant l'ennemi ou cherchant à lui couper le chemin du retour? Dans le doute, le devoir était de faire d'abord le signal de reconnaissance, signal lumineux qui décou­vrait l'Etendard, puis, si la réponse se faisait attendre, de lancer le signal d'alerte et d'en­gager le combat. Le commandant Mazaré n'hésita pas, et, en fait, les deux signaux de reconnaissance et d'alerte furent aperçus de différents observateurs à terre et en mer. Main le signal d'alerte fut fait au milieu d'une trombe de feu, réponse immédiate de l'ennemi au signal de reconnaissance. Une torpille atteignit l'Etendard sous sa passerelle, une colonne de flammes monta jusqu'à 100 mètres de haut. L'ennemi stoppa un moment dans le but de capturer des survivants, mais nos renforts arrivaient et il prit la fuite. Des recherches immédiates furent faites sur les lieux et tout autour. La douzaine de corps que nous avons retrouvés et parmi lesquels celui de Perrichon sont ceux du personnel

dont le poste de combat était à l'arrière (1). Le navire est coupé en deux. L'avant, com­plètement couché sur le côté, n'est plus qu'un amas de débris de tôles. Il n'y a plus de passe­relle et les scaphandriers n'ont pas pu encore dégager les corps qu'enferme ce chaos. L'arrière est droit ; l'extrémité du mâtereau émerge seule portant le pavillon national; nous avons recueilli, détaché de la coque et flottant près du pavillon, le tableau portant l'inscription : « Honneur et Patrie! »

L'Etendard fut cité à l'ordre de l'armée; voici la citation qui parut au Journal officiel du il mai 1917 : Le torpilleur d'escadre Etendard, sous l'action énergique de son commandant, le lieu­tenant de vaisseau Mazaré, s'est toujours dis­tingué par sa belle tenue militaire et son ardeur. A péri glorieusement dans un combat inégal contre plusieurs destroyers allemands dans la nuit du 24-25 avril 1917.

Sur un navire si simple, le comman­dant était tout, et la valeur du ba­teau dépendait directement de la sienne propre. L'Étendard fut favorisé sur ce point… etc… (127 pages)

(1) Voici les noms de ces marins ; Charles Perrichon, enseigne de vaisseau de 2° classe; Yves-Marie Cleck, second-maître; Alain Kerichard, second-maître; Marcel Vandenbusche, quartier-maître four­rier; Maurice Poulard, quartier-maître T. S. F.; Jean Boulic, quartier-maître chauffeur; François Caroff, matelot mécanicien; Ange Bolorel, matelot torpilleur; Eugène Thomas, matelot fusilier; Pierre Grabey, chauffeur breveté; Eugène Grand, quartier-maître électricien ;|Albert Boisson, mécanicien principal de 2e classe ; Louis Victor Couraux, matelot fusilier ….etc..

 

 

Sur le monument aux morts de la commune de Plougonvelin est gravé le nom de Claude Barbu, né à Brest le 17 février 1891, quartier-maître canonnier à bord de l’Etendard et qui a aussi disparu dans l’explosion du navire.

 

TORP-CL-BB2.jpg

 

 

 

 

 

                                                                      

               Un autre torpilleur de la classe Branlebas, l 'Oriflamme.

 

 

                                                         JPC 25 juillet 2010/complément 8 juin 2011 

 

 

 

 

 

 

 

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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 18:28

Lundi 12 juillet 2010, le croiseur-école Jeanne d'Arc, débarrassé de sa mâture, fait mouvement, assisté par des remorqueurs et des pousseurs,  depuis les quais de Laninon vers un bassin du Salou fond de la Penfeld. Ceci  pour des travaux préalables à sa future déconstruction, en un lieu non connu à cette date.

 

Depuis la vedette de sauvetage SNS 151 La Louve, expulsée de son mouillage au port du Conquet et accueillie fort aimablement et temporairement à la base navale de Brest, le port du Château étant saturé,  j'ai pu faire une série de photos. Dont voici une séquence.

 

JEANNE D ARC EN PENFELD025

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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JEANNE D ARC EN PENFELD030

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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JEANNE D ARC EN PENFELD063

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JEANNE D ARC EN PENFELD066

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

JEANNE D ARC EN PENFELD067

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photos à la disposition de qui le souhaite, libres de droits, sauf si publication mentionner "photo SNSM /JPC"

 

 

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