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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 12:07

MUNICIPALITE FAUSTIN RIGOLLET  1881-1887

 

Né le 15 février  1814 à Saint-Aignan (Loir et Cher), fils d’un maître boulanger, il se marie au Conquet à 28 ans, le 24 janvier 1843, avec Anne Louise Lestic de Kerhor, fille d’un receveur retraité des « droits réunis ». La dame exerce la profession de marchande de tissus. Quant à lui il est « ex sergent-major » Sur l’acte de mariage on lit : avec l’autorisation du maréchal de camp commandant la subdivision et  signent l’acte plusieurs officiers du 60e.

 

Il habite avec sa femme et une servante Grand-Rue.

Adjoint-maire sous Frédéric Tissier, il est démissionné par le préfet en raison de son attitude hostile à l’administration (octobre à décembre 1877)

 

1880 construction de la « Louise », armateur Rigollet, premier bateau à vapeur (et à hélice), assurant le service des passagers, des marchandises et des dépêches entre Le Conquet et Ouessant-Molène.

 

Il est élu maire en 1881, Hervé Poullaouec est son adjoint.

 

-Constatation de la destruction de la pointe Sainte-Barbe par les carriers :

« 10 septembre 1882, le conseil fait observer qu’autrefois l’importance du Conquet était considérable, son commerce maritime très étendu, mais que depuis la destruction par les carriers du prolongement de la pointe Sainte-Barbe qui formait le bras gauche du port en le garantissant des tempêtes de sud-ouest, seuls vents redoutables dans ce port, les navires de commerce ont  cessé d’y atterrir, l’importance de la localité a disparu, la population a considérablement diminué, beaucoup de maisons sont inhabitées, en ruines, ou habitées par des indigents. »

-Février 1883 : afin d’empêcher les particuliers de déposer sur la place de l’église des ordures et immondices et afin que les enfants n’aillent plus casser les vitres de l’église, il sera fait du côté de l’ouest, aux frais de la fabrique,  un mur haut de 0,53 mètre, surmonté d’une grille.

 

En 1883, c’est Poullaouec adjoint qui fait fonction de maire.

 

Affaire de l’école des filles. Nous sommes à l’époque où Jules Ferry tente d’imposer l’enseignement laïque, gratuit, obligatoire et dispensé par des laïcs. En l’absence du maire, Poullaouec, adjoint, fait prendre au conseil municipal une décision  qui, sous prétexte qu’il existe déjà une école congrégationniste pour les filles dans la commune, refuse l’implantation d’une école publique.  Le préfet au nom de la loi qui impose une école publique  de filles dans les communes de plus de 500 habitants, intervient. Poullaouec veut démissionner, il ne peut le faire car c’est sa révocation que prononce le préfet qui installe d’office une école de filles dans un ancien local scolaire et nomme une institutrice.

Dans un courrier daté du 23 avril 83, on apprend qu’il y aurait précédemment eu une école publique de filles au Conquet, mais supprimée parce qu’elle n’avait pas assez d’élèves.

 

1884, François Crenn, membre du conseil municipal propose d’empêcher les eaux sales de séjourner dans la Grand-Rue où les cochons et les oies viennent journellement se vautrer, de combler le ruisseau à partir de la pompe et de le remplacer par un canal qui aboutirait au casse-cou. Robert Menguy n’adhère pas à la proposition en disant que le ruisseau dont il s’agit est si peu profond qu’il suffit de prendre des précautions pour le franchir sans accident. (Robert Menguy habite alors une des maisons en face de l’entrée de la cour de la mairie, rue Kerdacon [actuelle rue de Verdun])

 

En 1887,  il prend la présidence de la station de sauvetage.

 

Le mandat de Faustin Rigollet s’achève en 1887, Hippolyte Levasseur prendra la succession à la mairie.

 

Fautin Rigollet, pionnier du transport maritime par navire à vapeur :

« La Louise »

 

De nombreux petits vapeurs sillonnent depuis plusieurs années la rade de Brest, transportant marchandises et passagers de Brest vers Landerneau, Le Fret, Lanvéoc, Le Faou et Port-Launay (Châteaulin), mais aucun armateur ne s’était proposé pour relier le continent aux îles de Molène et Ouessant. Les voyageurs qui désiraient se rendre dans ces îles, ou les marchands qui souhaitaient y faire commerce devaient négocier un passage sur un voilier armé aux transports intérieurs, au bornage ou au cabotage.

En 1879, adjoint faisant fonction de maire après le décès de Frédéric Tissier, Faustin Rigollet décide de se lancer dans l’aventure avec un bateau-poste qui effectuerait un service régulier entre Le Conquet et les deux îles précitées. Il traite avec le chantier naval Le Franc de la Melleraye sur Seine pour la construction du navire. Le petit vapeur, en bois et à hélice,  lancé quelques mois plus tard a une longueur de 25 mètres, il jauge 23 tonneaux et une machine de 23cv le propulse à 6 nœuds.

Le bateau porte le prénom de madame Rigollet, « La Louise », il est baptisé par sa marraine, en présence de Paul Deschanel, futur président de la République et alors sous-préfet de Brest.

Une machine à vapeur nécessite pour fonctionner du charbon et de l’eau. Rigollet achète alors la « Maison des Seigneurs » alors vide, uniquement pour son quai, sa cave et son jardinet donnant sur le port. Dans la cave est stocké le charbon, un réservoir pour l’eau est construit dans le jardin, des poteaux en bois sont dressés contre les pierres du quai pour l’accostage de La Louise, une grue rudimentaire tripode est installée pour la manutention des paniers de charbon entre la cave et la soute du navire. (On aperçoit sur la photo la grue en question)

 

De juin 1880 à mars 1909, sans incident notoire, le petit vapeur assurera son service entre Brest, Le Conquet, Molène et Ouessant, aux mains de différents patrons et pour le compte de divers armateurs : Rigollet, Peugeot, Pennors et Simon, Vapeurs brestois. (Photo d'équipage, assis au centre :" le père" Miniou.)

 

A pleine mer La Louise accostait à la cale Saint-Christophe pour embarquer et débarquer passagers et marchandises diverses.  A basse mer, le transbordement des passagers se faisait sur rade (la digue Sainte-Barbe n’existait pas à l’époque), par le canot du bord qui accostait à l’escalier de l’ancien vivier de la Pierre-Glissante.

 



On lit dans le Courrier du Finistère du 6 mars 1909, "Les réclamations répétées des habitants de Molène et d'Ouessant sur l'insuffisance du bateau postal, semblent avoir enfin secoué la torpeur administrative. Jeudi une commission s'est réunie à bord de la Louise. Souhaitons que cette inspection aboutisse au remplacement de ce sabot pour un bateau approprié au dur service qu'il sera appelé à remplir.
Le 13 mars on apprend dans le même journal que la Louise a été échouée à Brest au 3e bassin du port de commerce, elle est remplacée provisoirement et peut-être définitivement par un solide bateau en bois, le Travailleur.
Le 27 mars, le préfet du Finistère vient de refuser à la Louise le permis de naviguer à l'avenir.

Désarmée donc en 1909, La Louise a fini sa vie comme ponton-vivier à crustacé pour un mareyeur au Fret en rade de Brest.

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