La Révolution
ASSEMBLEE CONSTITUANTE
Puis
ASSEMBLEE LEGISLATIVE 1er OCTOBRE 1791
Municipalité
THOMAS GUILLAUME
1790-1791
Le décret de l’Assemblée Nationale du 14 décembre 1789 définit la constitution municipale des Communes. Le 26 février 1790 le département du Finistère est créé, chef-lieu Quimper.
Guillaume Thomas, fils de François Thomas de Lampaul-Plouarzel, marchand de vins, se fixe au Conquet en 1785 par mariage avec Suzanne Thérese Lamour, fille de Joseph Lamour, maître de barque. Il est tête de liste des signataires du cahier de doléances du Conquet en avril 1789
Au 7 mars 1790, le Conseil Municipal du Conquet se compose de Guillaume Thomas, maire, il a pour l’assister 5 officiers municipaux dont Christien Créac’h dit Créac’h aîné lieutenant-maire, et 11 notables. Le procureur de la commune et un greffier assistent aux séances.
Le 20 mai 1790, Le Conquet devient chef-lieu de canton.
20 juin 1790, au prône de la grand-messe à Lochrist les habitants sont convoqués pour le jour même à une heure de l’après-midi sur la place du marché au Conquet pour procéder à la nomination des électeurs pour l’assemblée qui doit se tenir le lendemain à Brest afin de choisir les députés qui iront à Paris pour la Confédération des troupes nationales. 6 personnes sur les 114 « militaires nationaux » présents dont François Monté, sont élues pour aller à Brest.
Le 11 juillet 1790, le maire prononce un discours devant son Conseil pour inviter tous les citoyens de plus de 18 ans capables de porter les armes, à se réunir le mercredi 14 juillet sur la place du Conquet pour faire solennellement le serment de la Fédération : « Nous jurons de vivre libres ou de mourir à la même heure que la France entière ! »
Une proclamation du roi du 18 juin 1790 demande aux citoyens de s’inscrire pour la garde nationale, âge minimum 18 ans, au Conquet le registre reste vide, après une nouvelle annonce il est déclaré rester ouvert jusqu’au 3 octobre.
La municipalité de Brest s’insurge contre la fixation du chef-lieu du département à Quimper et réclame son implantation à Landerneau. Le 5 septembre 1790, Michel Podeur, agriculteur à Kerinou, notable de l’administration municipale du Conquet, est désigné pour aller avec les représentants des autres municipalités du canton, et ceux du district de Brest, à Landerneau pour y réclamer le report de la décision parisienne.
Le maire et son conseil ont pour soucis principaux :
-Identifier les émigrés et procéder à la saisie de leurs biens
-Régler les affaires religieuses (serment des prêtres exigé par la Constitution civile du clergé, inventaire et acquisition des biens ecclésiastiques) Les cinq derniers moines de Saint-Mathieu ont été expulsés en juillet 90. Mais quand la municipalité du Conquet manifeste en novembre 1790 son intention de faire l’acquisition de tous les biens domaniaux et ecclésiastiques sur le territoire de la commune et en particulier les prairies du Goazel à messieurs les religieux, il est trop tard, le délai pour la soumission est expiré depuis septembre..
Détail des biens religieux :
Le lieu de Robine au bourg de Lochrist, maison couvertes de gleds, François Le Guen en est le locataire
Un coutil terrre chaude au terroir de Kernaffran et trois sillons au champ du moulin à vent du Bilou, affermés à René Le Gall
Le lieu de Kerengar consistant en maisons terres et dépendances, affermé à Jean Lucas
Deux parcs terre chaude au terroir Feunteun Doun près de Poulconq, affermés à Jean Le Rouzic
Une maison et crèches au village de Kermergant, plus un jardin et un petit courtil terre chaude et au terroir de Pors Padel (grève bleue) un parc terre chaude, et une parcellée au champ de Saint-Mathieu affermés à Robert Menguy.
Au terroir de Croas ar Veyer, quatre parcs terre chaude, affermé à René Menguy et consorts
Au terroir de Prat ar Calvez, deux courtil , et une portion de courtil près de Kérivin, affermés à François Michel.
-Arbitrer les conflits entre prêtres assermentés et réfractaires
La constitution civile du clergé est votée par la Constituante le 12 juillet 1790, à partir de novembre, le serment de fidélité à la constitution du royaume est exigée de tous les prêtres. Les ecclésiastiques se divisent en deux factions ennemies, les assermentés ou constitutionnels ou « jureurs », et les réfractaires qui sont majoritaires dans l’ouest. . Aux élections municipales partielles de novembre 1790, qui ont lieu dans l’ancienne chapelle Sainte-Barbe, l’abbé Marc élu au conseiller, donne immédiatement sa démission.
-Identifier les émigrés et procéder à la saisie de leurs biens
-effacer les armoiries , écussons et autres marques des ci-devant gentilhommes, dans tous les lieux apparents, portes, chapelles, églises … enlever les bancs seigneuriaux…
Le 4 novembre 1790, le procureur de la commune du Conquet remontre qu’il est urgent de pourvoir à la nomination d’un successeur au dit François Le Guen, marguillier de Lochrist et aux autres marguilliers subalternes des églises et chapelles de cette municipalité.. et qu’il est urgent aussi de surveiller à la sûreté et à la conservation des fonds, titres et autres effets appartenant au dites églises et chapelles … qu les fonds et titres étant renfermés dans la chambre haute de la sacristie de Lochrist y sont peu en sécurité. Les fonds peuvent être volés, les titres par l’humidité naturelle du pays peuvent se gâter. On ose même dire qu’ils sont gâtés vu qu’on a fait aucune ouverture pour y donner de l’air depuis huit ou neuf mois. Le procureur demande que ces papiers soient confiés à la municipalité.
Le 20 décembre 1790, l’assemblée primaire de tous les citoyens actifs du canton du Conquet nomme (à main levée) Guillaume Largouarch, juge de paix, qui prête serment : « je jure de maintenir de tout mon pouvoir la constitution du royaume décrétée par l’assemblée nationale et acceptée par le roi, d’être fidèle à la Loi et au Roi, et de remplir avec zèle et impartialité les fonctions de mon office.»
L’agitation réfractaire : l’agitation réfractaire est très vive dans le Finistère, les gens du peuple veulent garder leurs prêtres, ceux d’avant la Révolution, ces derniers, plus ou moins ouvertement continuent à célébrer le culte. Débordée, la Constituante autorise en mai 1791 le culte célébré par les réfractaires à condition qu’il se pratique en privé. Les constitutionnels s’émeuvent, risquant de perdre tous leurs fidèles, la guerre religieuse se déchaîne.
Fin mai 1791 : Renaud, Tilly, Esprit Dufaur et Michel Helcun signalent au conseil municipal du Conquet qu’elles s’alarment d’une assemblée suspecte qui s’est faite le 24 dans la chapelle de Poulconq. Le citoyen Le Gall ci-devant vicaire, convoqué, affirme qu’il ne s’agissait que d’une messe qu’il était venu dire sur la demande d’un particulier. Le conseil invite Le Gall à ne pas récidiver.
Louis XVI s’enfuit dans la nuit du 2 juillet 1791, il sera arrêté à Varennes
Un arrêté du 2 juillet 1791 ordonne la fermeture des églises et chapelles autres que les églises paroissiales, et l’arrestation des prêtres non conformistes et réfractaires. Au 25 juillet, les prêtres et vicaires « réfractaires », ont trois jours pour se rendre à Brest en état d’arrestation, les chapelles doivent être fermées dans les 24 heures.
Une nouvelle circonscription de paroisses regroupe Le Conquet, Lochrist, Plougonvelin, Saint-Mathieu et Trébabu (première quinzaine de juillet), ce qui totalise environ 3 000 âmes.
La chapelle Saint-Christophe rendant le service d’église paroissiale restera seule ouverte au culte, la messe du dimanche célébrée par l’abbé Marc sera retardée à 6h30 ou 7h pour la commodité des habitants les plus éloignés.
Gabriel Le Scao marguillier est prié de faire fermer la chapelle de l’Ange Gardien dans le cimetière de Lochrist.
Mademoiselle Margueritte Du Bosq agissant pour le ci-devant seigneur de Poulconq fermera celle de Poulconq
Le sieur Tilly fermera celle de Saine-Barbe
-Organiser l’accueil des troupes en garnison, le 2e bataillon du 39e régiment de l’Ile de France arrive le 1er juillet 1791, il n’y a aucun bâtiment convenable pour les loger donc on les place comme on peut chez des particuliers, puis on désigne comme casernes la maison d’Olivier Cornu rue Poncelin, deux maisons à Le Dall-Quéréon à Gorre-Conq, et comme corps de garde une petite maison sur la place au milieu du Conquet appartenant à madame veuve Tanguy Provost, pour le meubler un fanal, table, bancs et autres ustensiles nécessaires appartenant à la ci-devant province de Bretagne, qui se trouvent dans le magasin du sieur Louis Provost. Le 5 juillet la troupe sous le commandement de monsieur de la Noesèche s’assemble sur la place du Marché et devant le maire et les officiers municipaux le serment civique est renouvelé (par écrit pour les officiers). Labbé commissaire des classes de la Marine prête également serment.
Le 14 juillet, grande cérémonie, les officiers municipaux se rendent en corps à la chapelle Saint-Christophe devant laquelle sont réunies les troupes de ligne et la garde nationale du Conquet dont les officiers ont été nommés par les citoyens actifs de la commune le 10 juillet. Après la messe dite par le curé Le Corre de Plougonvelin, le maire fait un discours insistant en particulier sur le serment civique. Puis les troupes défilent jusqu’à la place du Marché, où les officiers de la garde nationale prêtent serment. Le capitaine commandant le détachement des soldats prête à son tour serment au nom de ses officiers et de la troupe : « Je jure fidélité à la Nation, à la Loi, au Roi ! »
La garde nationale dite provisoire a pour état-major :
Jean Provost, commandant, François Le Cail premier capitaine, François Lannuzel second capitaine, Yves Marie Le Coat premier lieutenant, François Du Villard second lieutenant, Pierre Léger Renaud troisème lieutenant.
L’agitation réfractaire continue : affaire Le Gléau / Le Gall
L’ASSEMBLEE LEGISLATIVE SE REUNIT POUR LA PREMIERE FOIS LE 1er OCTOBRE 1791
Guillaume Thomas ne se représente pas ou n’est pas réélu le 20 novembre 1791, le scrutin se déroule dans l’ancienne chapelle Sainte-Barbe, Monté le remplace comme maire. Thomas revient au conseil comme notable en 1792, année où il achète une maison sur le quai du Drellac’h. Début 1793 on le retrouve commissaire pour examiner les biens laissés par les émigrés, puis c’est l’affaire de l’Acte constitutionnel où il perdra la vie.
Voir plus loin…
CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS
9/10 AOUT 1792, LA MONARCHIE EST RENVERSEE
LOUIS XVI EST GUILLOTINE LE 21 JANVIER 1793
10 FEVRIER 1793, GUERRE CONTRE LA HOLLANDE ET L’ANGLETERRE
24 FEVRIER 1793, LEVEE EN MASSE DE 300 000 HOMMES
INSURRECTION DANS LES CAMPAGNES
9 MARS 1793, INSTAURATION DU TRIBUNAL REVOLUTIONNAIRE
5/6 AVRIL 1793, CREATION DU COMITE DE SALUT PUBLIC
JUIN 1793, FIN DE LA GIRONDE
JUILLET 1793, MISE EN ACCUSATION DES ADMINISTRATEURS DU FINISTERE
JUILLET 1793 CONSTITUTION DE L’AN I
INTRODUCTION DU CALENDRIER REVOLUTIONNAIRE
LE 22 SEPTEMBRE 1793 DEVIENT LE PREMIER VENDEMIAIRE AN II
OCTOBRE-DECEMBRE 1793, DEBUT DE « LA TERREUR »
9 THERMIDOR AN II, CHUTE DE ROBESPIERRE
FRUCTIDOR AN III VOTE DE LA CONSTITUTION DE L’AN III QUI CONDUIT A LA MISE EN PLACE DU DIRECTOIRE : 26 OCTOBRE 1795