Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 mars 2009 4 05 /03 /mars /2009 09:48

 LE PEINTRE ROBERT MICHEAU-VERNEZ

SUR CE SUJET VOIR AUSSI L'ARTICLE DE MARCEL QUELLEC DANS LE BULLETIN COMMUNAL DU CONQUET DE JANVIER 2010 ACCESSIBLE PAR LE SITE www.mairieleconquet.fr

 

 

Les municipalités de Plougonvelin et du Conquet ont été récemment informées que vingt ans après sa disparition (1989), une exposition serait consacrée cet été au Musée du Faouët au peintre Robert Micheau, alias Micheau-Vernez.

 

Cet artiste d’origine brestoise et sa famille étaient bien connus à Plougonvelin où ils résidaient l’été dans les années 1950-60. L’association Phase (Plougonvelin-Histoire-Avenir-Souvenir et Ecoute), dont plusieurs administrateurs ont côtoyé les « Micheau-Vernez », en parle sur son site internet www.phase-iroise.fr

 

 


Au Conquet, les deux grands vitraux du transept de l’église sont l’œuvre de celui qui fut peintre, sculpteur, illustrateur et se fit connaître dans des domaines variés comme la faïence (pour Henriot Quimper), l’affiche, la peinture d’icones etc…












Une oeuvre de Micheau-Vernez pour Henriot Quimper, source Internet. 



Les vitraux de l'église Sainte-Croix au Conquet


















     Vitrail photo jpc.


                                                                                     Dans l'angle signature de Robert Micheau
                                                                                                     photo jpc.


Extrait de "Bretagne 2 Synthèses"

Sur les pas de Michel Le Nobletz

De Plouguerneau au Conquet 1577-1652


Texte
d’Yves Pascal Castel, 2002

 

« Chapitre 28

Les vitraux de l'église du Conquet

 

« L'église du Conquet qui, nous l'avons vu, abrite  le tombeau de dom Michel, ne demeure pas en reste pour l'honneur qui lui est rendu. Elle lui consacre les deux grands vitraux des baies du transept, sur un carton de Robert Micheau "skudennaouer (imagier)" chez Rault "gweriou livet Roazon" (peintre-verrier, Rennes). Signés, mais non datés, ils sont du second quart du XXe siècle.

 

Sans trop s'attacher à un strict ordre chronologique, ils s'inspirent d'épisodes de la vie de dom Michel aisément lisibles grâce aux légendes en langue bretonne.

 
(Certaines expressions bretonnes citées ci-dessous doivent être rectifiées car incorrectes - Marcel Quellec)

- Baie n°3, au nord, de haut en bas: "Mikel a ziskuez eur groas tan" (Michel montre une croix de feu). L'auréole de la croix proclame une formule chère à l'apôtre: "red eo merv kristenien" (chrétiens, il faut mourir) ; puis vient l'épisode qui fit grincer des dents son père: "Mikel a ro dilhad d'ar beorien" (Michel donne aux pauvres des vêtements). Enfin, le moment douloureux du départ de Douarnenez: "Mikel en dro da Vro-Leon" (Michel en route pour le pays de Léon).

 

- Baie n°4, au sud, et toujours de haut en bas. Le rappel de la petite enfance à Kerodem: "Ar Verc'hez a ra lient gant Mikaelig" (la Vierge accompagne sur le chemin le petit Michel) ; ensuite: "Mikel o komunia ar gristenien" (Michel donnant la communion aux chrétiens) et pour finir: "Mikel gant an dud ar vor" (Michel en compagnie des marins). »    Y.P Castel.   
Partager cet article
Repost0
2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 11:51

Le premier ENEZ EUSSA, vapeur à passagers, 36 ans sur la ligne maritime Brest-Le Conquet-Molène-Ouessant de novembre 1924 à  février 1961


Un yacht royal

 

Ferdinand 1er de Saxe-Cobourg, né à Vienne en 1861, fut prince régnant de Bulgarie de 1887 à 1908, puis tsar de Bulgarie de 1908 à 1918. Lors de la première guerre mondiale, la Bulgarie choisit le camp allemand, elle capitulera quelques semaines avant l’armistice du 11 novembre 1918.

Comme tous les pays vaincus par les Alliés, la Bulgarie est soumise au paiement de dommages de guerre, et à la confiscation de navires. Le yacht personnel de Ferdinand 1er  devenu ravitailleur de sous-marins allemands,  fait partie des bateaux saisis,  

Ce vapeur, le Yoskil(peut-être un prénom d’Europe Centrale), a été construit en Ecosse en 1905, aux chantiers Loebnitz  C°, de Renfrew près de Glasgow. C’est une unité de 39 mètres de long, pour 6,30 mètres de large et 3 mètres de tirant d’eau, propulsée par une machine à vapeur de 250 hp.

 

Ferdinand de Bulgarie
    (source Wikipédia)





                                                                                               
Un patrouilleur côtier dans la Marine française

 

Il semble que le Yoskil ait été quelques temps attaché au port de Cherbourg comme patrouilleur dans la marine française. Sur cette période les sources sont contradictoires. Le Dictionnaire de la Marine de J.M Roche, mentionne le Coccinelle 1, patrouilleur ex-yacht anglais Yoshil, en service à Brest 1918-1921, attaché à la 5e escadrille de patrouille. C’est sous le nom de Coccinelle que le bateau est vendu le 6 juin 1921 à monsieur Aubry de Paris selon J.M Roche, à un armateur de Granville selon une autre source, pour la somme de 170 000 francs. Il est alors immatriculé  à Granville N° 1404.

 

Un navire à passagers en Manche

 

Son nouveau propriétaire le nomme Celuta, (astéroïde du système solaire), y fait faire pour 100 000 francs de réparations, mais se trouve aux prises avec des difficultés financières et doit vendre le bateau 34 000 francs (!)  à un armateur qui le met sur la ligne à passagers Granville-Chausey-Guernesey.  Cet armateur victime de la concurrence d’un autre transporteur doit liquider son affaire.

Le Département du Finistère se porte acquéreur du Celuta pour 90 000 francs. Le vapeur est destiné à remplacer le courrier Ile d’Ouessant  naufragé dans le Fromveur le 6 juin 1924, sous le commandement du capitaine Nizou. Ce dernier n’a pas été jugé responsable de l’accident de son navire, puisque c’est lui qui embarque comme patron sur le Celuta,  le 26 novembre 1924, désormais immatriculé à Brest B 2737.

Le 4 juillet 1925, un nouveau nom est peint sur la coque du vapeur : Enez Eussa  (Ile d'Ouessant). Capacité de transport : en hiver 250 passagers, en été 350.

 
enz-seul-rn-mer.jpg




L’Enez effectue ses rotations pendant six ans sans aventures particulières, la gestion de la ligne avait été confiée par le Département à la Société des Chemins de Fer Départementaux.





L’incident du 4 janvier 1930
 :  le bateau est à quai au port de commerce à Brest, quand il est abordé par un cargo belge, le Stanleyville. Les dégâts matériels sont importants, une trentaine de tôles de bordés sont à changer. Trois ans plus tard, le Bureau Véritas impose une refonte complète de l’Enez Eussa alors âgé de 27 ans. Les travaux confiés aux chantiers Dubigeon de Nantes dureront deux mois.

 

Le service reprend on note simplement que le 4 août 1935, au cours d’une excursion, avec 220 passagers à bord, l’Enez  talonne une roche et se fait une voie d’eau aux abords d’Ouessant. Il regagne l’île, et après une réparation provisoire, revient à Brest quelques jours plus tard, escorté par le remorqueur Roscanvel.

En 1936, le Service Maritime Départemental reprend la gestion directe de la ligne.

 



L'Enez dans le port du Conquet. A chaque escale les canots sont descendus à la mer pour le transbordement des passagers.

 









Après 1932, les passagers débarquent à la cale du canot de sauvetage

 













Ci-dessus, au mouillage à Ouessant, le baliseur Georges de Joly et l'Enez Eussa






Réquisition par la Marine


Un peu moins d’un mois avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale, l’Enez Eussa est réquisitionné le 27 août 1939 pour le service de la Marine.

 

Au service des Allemands

 

L’occupant le récupère comme transport pour les mouvements de ses soldats entre Ouessant et le continent. L’Enez Eussa sous pavillon allemand, avec un équipage mixte, commandé par le capitaine Geffroy effectue le trajet deux fois par semaine, escorté par des chalutiers armés.

L’Enez-Eussa, sur lequel on a monté deux mitrailleuses est considéré par les Alliés comme un véritable navire de guerre. C’est ainsi que le 10 avril 1943, il est mitraillé devant Kermorvan, par l'aviation anglaise. Le capitaine Geffroy et un matelot sont blessés. Un soldat allemand est tué, deux autres sont blessés.

 

Témoignage :

Eugène Paugam, fils du garde-champêtre, se souvient de cette journée. « J'étais dans la classe de mademoiselle Gabillard, installée par suite de la réquisition de notre école, dans le jeu de boules couvert, derrière le café-alimentation Jourden.  La baraque était séparée en deux par de vieilles voiles de bateaux, d'un côté la salle de classe, de l'autre "le préau". Quand il faisait beau on pouvait passer la récréation dehors, dans la venelle menant de la rue Poncelin à la rue Kerdacon (Streat an ty Fourn). Ce jour-là, à la récréation de l'après-midi nous étions dehors quand soudain un bruit de moteur d'avion et des tirs de mitrailleuses venant de la direction de Sainte-Barbe se sont faits entendre. Aussitôt sorti de l'école, j'ai couru vers la pointe, et j'ai vu l'Enez mouillé à l'entrée du port. Les Allemands en avaient sorti les blessés et les amenaient à l'infirmerie qu'ils avaient installée dans une baraque à Ker an Aod. »

 

L’Enez est sabordé

 

Avant la capitulation des forces allemandes encerclées dans Brest en août/septembre 1944, leurs soldats sabordent un grand nombre de navires, tandis qu’une multitude d’autres sont détruits par les bombardements alliés.

 

Renflouement, réparations et retour au service des îles

 

Après la Libération, des sociétés de travaux maritimes s’acharnent pendant plusieurs années à localiser, renflouer les épaves qui encombrent le port et la rade de Brest. Certains bateaux pourront renaviguer, la plupart finiront à la découpe au «Trischler» pour la récupération des ferrailles.

 

L’Enez Eussa envoyé par le fond le 12 août 1944, est retrouvé coulé  par 7/8 mètres de fond  à l’entrée de l’Elorn, (rivière de Landerneau), vers le Passage de Plougastel. Renfloué et échoué provisoirement sur une grève en mai 1945, le vieux vapeur est ramené à Brest. Il passera 18 mois aux Chantiers Dubigeon  pour sa remise en état dont le coût est évalué à 2 400 000 francs (4 500 000 francs selon une autre source).

 

Le 8 novembre 1946, l’Enez reprend son service Brest-Le Conquet-Molène-Ouessant, toujours avec sa machine à vapeur qui consomme 5 tonnes de charbon par voyage.

 


L'Enez Eussa dans le port du Stiff















Une modernisation d’importance
.

Le 1er mai 1949, le Service Maritime Départemental arrête l’Enez pour l’équiper de deux moteurs diesels Baudouin de 300 cv et 6 cylindres. Ainsi propulsé à 11 nœuds au lieu de 9 (12/13 noeuds au lieu de 11, selon une autre source),  il continuera son service avec régulièrement des arrêts techniques pour le remplacement de tôles fatiguées.

                                                                                                                       
                                                                                                                               

Au Conquet vers 1950-55, embarquement des passagers par le canot à moteur. Les courriers des îles ne pourront accoster qu'à partir de 1970, allongement de la cale Sainte-Barbe.










L'Enez quittant Le Conquet pour Brest vers 1955



La fille d'un marin de l'Enez pose dans une baleinière du vapeur.















Un aller-retour en Angleterre


Fin 1955 ou début 1956, l’Enez Eussa quitte les eaux qui lui sont familières, pour une traversée de la Manche. A son bord, une commission d’experts qui se rend à Dartmouth, pour visiter un type de petit paquebot susceptible de succéder à l’Enez. Le bateau anglais ne fait pas l’affaire, l’Enez à nouveau « rafistolé » continue son service. Son ancienne soute à charbon est supprimée, ce qui augmente sérieusement le volume de sa cale à marchandises.


 






Une partie de l'équipage de l'Enez


















La fin d’une longue carrière

 

Enfin courant 1960, le remplaçant de l’Enez Eussa est mis en chantier aux Ateliers de la Perrière à Lorient. Lancé et baptisé le premier samedi de septembre 1960, le nouvel Enez Eussa a effectué son voyage inaugural le jeudi 16 février 1961 de Brest à Ouessant avec escale au Conquet et à Molène.

 








 
Le capitaine Le Bot qui commanda le premier Enez et continua sa carrière à la barre du second Enez Eussa.
Dessin de Jean Chièze pour les Cahiers de l'Iroise.













Autre photo d'équipage, à Brest















Anecdote : une assistance en mer.
La vedette des Phares et Balises La Helle qui ravitaillait le phare de Kéréon est tombée en panne de moteur le samedi matin 16 février 1957. Par chance l'équipage a pu mouiller une ancre qui a tenu. Averti par radiotéléphonie, le patron Le Bot de l' Enez-Eussa qui se trouvait en déchargement au Stiff, donne l'ordre d'appareiller aussitôt. Dans les brisants, l'équipage de l' Enez réussit à passer une remorque à la vedette et à la dégager dans des eaux plus calmes, puis la remorque casse deux fois. Le canot de sauvetage d'Ouessant , le Ville de Paris, lancé de son abri au Stiff arrive à temps pour récupérer La Helle. Ramenée à Brest, la vedette y sera réparée. (1 photo dans le journal Le Télégramme du lundi 18 et 2 photos le lendemain. 


pierres-noires-trebaol-3-001.jpg
Au centre la vedette La Helle des Phares et Balises, un jour de fête au Conquet









pharbal-la-helle.jpg
Autre photo de La Helle dans les années 50-55, accostée à un bateau de pêche au mouillage sous Saint-Christophe.












Le « vieil Enez » qui avait bouclé sa dernière traversée le 14 février 1961, a aussitôt été livré à la démolition.





L'Enez Eussa pavoisé, peut-être à l'occasion de son dernier voyage












Sources : Recherches personnelles, rôles de l'Inscription Maritime, articles de presse, article de Marc Escudié dans le Chasse-Marée. Photos cartes postales diverses et photos collection Y.L.
Partager cet article
Repost0
26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 10:51

FETES MARITIMES - BENEDICTIONS DE LA MER
 

Je n’ai pas connaissance de "fêtes de la mer" au Conquet avant le début du XXe siècle.
A partir de 1900, et surtout 1903 avec la mise en service du tramway, les Brestois viennent nombreux sur la côte le temps d’un dimanche, ou d’un jour férié,  des estivants s’installent dans les hôtels pour des séjours plus longs. Voilà un public de choix pour un spectacle « maritime ».

 
Au Conquet, la pêche locale vient d’évoluer de façon radicale. Les derniers « Paimpolais » à passer la saison estivale à l’île de Sein, ont en 1898-99 renoncé à leur migration. Il y a trop de pêcheurs aux abords du raz, et la ressource en langoustes et homards est quasi épuisée.

Dans le sillage des Camarétois, les Le Goaster, Lucas, Gendrot… ont fait l’acquisition de langoustiers capables d’affronter des campagnes au large (Rochebonne, puis Espagne et Portugal), pouvant durer plusieurs mois. Les préparatifs de leur première marée de l’année sont suivis avec intérêt.


(Je reprendrai bientôt toute l'histoire de la pêche au Conquet dans ces colonnes

Une tradition naît : la bénédiction de la flottille devant le quai du Drellac’h, à Pâques. En principe le lundi, mais le jour de la bénédiction peut varier, ainsi en 1913, on lit dans la presse : dimanche 23 mars, bénédiction de la mer au Conquet : « suivant une tradition pittoresque qui en dehors des fidèles attire nombre de visiteurs, dimanche vers 3 heures, à marée haute,  a eu lieu la bénédiction de la mer. A la sortie des vêpres, le clergé y a procédé en procession. A cette occasion tous les bateaux du port avaient arboré le grand pavois. L’affluence fut d’autant plus grande que le soleil a pris part aussi à la cérémonie. »

 


Le matin avant la cérémonie de bénédiction de la flottille, quatre grands sloups pavoisés au sec sur béquilles devant le quai du Drellac'h.


Puis l’été, ce sont les fêtes nautiques qui attirent les foules. Les premières régates du Conquet sont dues à une initiative de monsieur Desparmet (propriétaire de la maison des Seigneurs), et de monsieur Casanove, administrateur de la Marine. La première manifestation a eu lieu le dimanche 24 septembre 1905. Les bateaux de pêche suivant leur longueur ou leur tonnage, sont classés en séries.  Les canots goémoniers font une course à part. La commission des régates comprend outre les deux personnes citées plus haut, monsieur Pesquer, le maître de port.


Monsieur Desparmet à bord de la Gracieuse, sloup de pêche de Pierre Marie Le Goaster (Pierrot), qui est aussi patron du canot de sauvetage. Debout au premier plan Albert Le Goaster. (Remarquer au centre le banc creux avec le corps de pompe de cale en bois)

Les années suivantes la fête se déroule plutôt en août. En 1906 par exemple, le 19 août attire une foule considérable. Le temps est splendide, la Compagnie des Vapeurs Brestois a organisé un service spécial de bateaux à partir de Brest. Les tramways électriques décorés et pavoisés partent toutes les demi-heures de Saint-Pierre-Quilbignon. Cette année-là, la fête commence le matin par un lâcher de « montgolfières à surprises », des drapeaux nationaux ou multicolores fleurissent aux fenêtres. Deux torpilleurs de la Marine, le 161 et le 136, sont mouillés sur rade. Leurs youyous participeront aux courses à l’aviron.

Les participants sur l’eau sont nombreux, tous les patrons conquétois aiment s’affronter dans ces joutes où chacun veut prouver que son navire est le meilleur et qu’il est le plus fin barreur.

 

Cette année-là, la régate des plus grands voiliers pontés et des bateaux pilotes, voit la victoire de la Reine de France à Pierre Le Goaster, devant le Saint-Michel à Théophile Bernugat, le troisième étant la Germaine à Yves Lucas. Pour les gabares parties de Lanildut, c’est la Vierge de Trézien à Le Vourc’h qui coupa en tête la ligne d’arrivée.

 Les yachts de plaisance avaient eu leur départ donné à Brest, c’est le docteur Gahinet, à bord de l’Ael qui a rallié le premier Le Conquet, il s’est vu remettre une médaille de vermeil offerte par le ministre de la Marine.

 

Tout au long de la journée, la fanfare de Saint-Pierre-Quilbignon installée sur la terrasse de l’hôtel Sainte-Barbe, anima la manifestation tandis que le public installé sur les rochers de la pointe, suivait le déroulement des  courses à l’aviron et à la godille, des courses de radeaux, des courses aux canards, et les régates de modèles réduits.

 

En soirée, tous les bateaux ont été illuminés, les spectateurs ont pu assister à un embrasement de la presqu’île de Kermorvan, puis la fête s’est achevée dans la nuit, par une retraite aux flambeaux.

 

L’été 1908, une colonie anglaise, la « Coop Holidays Association » en villégiature à l’hôtel Sainte-Barbe, fera bénéficier la fête de son orchestre. Les musiciens de « Sainte-Cécile » régaleront le public de plusieurs concerts.

Pour attirer les foules au Conquet, une affiche dessinée par un nommé Morin avait été tirée et placardée à Brest et alentour. Elle représentait des bateaux en course autour de Kermorvan. (Quelq'un en a-t-il une copie?)

Le jury des régates avait pris place à bord de la « Louise ». Au coup de sifflet du départ, les équipages hissaient les voiles et filaient à toute vitesse vers la première marque du parcours. Cette fois c’est Henri Minguy, patron de la Fleur du Pays qui l’emporta.

 

Les dernières régates avant la guerre 14-18, se déroulèrent le dimanche 17 août, c’est encore la Reine de France qui l’emporta, Pierre Le Goaster se vit remettre une longue-vue et une gratification de 30 francs. Le bateau-pilote N°2 de Brest finit second et le 3e fut le Cosmopolite à Emile Gendrot. En tête de la deuxième série c’est Emile Menguy qui gagna (une médaille et 30 francs) avec la Providence, un sloup tout neuf, lancé en avril au chantier Belbéoc’h du Croaé.



Sur ce détail de carte postale d'avant 1914, on distingue une foule dense tout au long du mur supérieur, dans la descente vers la cale, et sur le môle. Le public est sans doute là dans l'attente de la mise à l'eau du canot de sauvetage pour une bénédiction de la mer. Autour des navires de pêche au mouillage s'affairent des canots. Le grand bateau blanc est sans doute la Reine de France. Blanc parce que traditionnellement les Paimpolais avaient des bateaux blancs contrairement aux Camarétois et aux Conquétois qui peignaient leurs navires en noir.

 

Interrompues pendant la Grande Guerre, les fêtes maritimes ont repris au Conquet dans les années suivant l’armistice de novembre 1918

 

Le 7 août 1921, en plus des attractions habituelles, la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (SCSN), a organisé une démonstration d’assistance à un bateau en difficulté.  Le petit sloup du patron Guillou, simulait une détresse sur rade. Le canot de sauvetage « Lieutenant Pierre Géruzez », rapidement sorti de son abri et mis à l’eau à la cale Saint-Christophe, a rejoint le goémonier et l’a remorqué jusqu’au môle sous les applaudissements du public.




 
La semaine suivante, un banquet présidé par l’amiral Guépratte a été organisé au Conquet, le député du Finistère voulait se faire expliquer les détails de la construction du futur môle Sainte-Barbe. (J'en reparlerai)

 

En attendant le départ des régates en 1923, (photo collection Desparmet). Le sloup noir LC 3169 est le Talisman, non ponté, construit au Conquet chez Belbéoc'h en 1912, armateur  Félix Laurent de Paris, patron Jean Marie Bernugat.



Départ de régate entre 1926 et 1928, la digue Sainte-Barbe où flotte un pavillon marqué RC sans doute "Régates Conquétoises", est achevée et le voilier le plus proche est l'Oiseau des Mers, LC 3296, désarmé au Croaé en 1928 par Louis Minguy.

Dans les années 1930-35, les fêtes maritimes du Conquet ont toujours autant de succès. Le journaliste du Courrier du Finistère écrit : « Un écho du Conquet, cet après-midi encore (dimanche 13 juillet 1930), la cérémonie de la bénédiction de la mer terminée, mes oreilles ont été très agréablement alertées par les premières paroles du Bro Goz Ma Zadou. De ma fenêtre, j’ai aperçu quittant la cale, un grand cotre dont le pont était garni d’un essaim de jeunes filles. Plusieurs portaient la coiffe de Douarnenez. C’était vraiment ravissant d’entendre ce chœur jetant aux échos de nos côtes, profondément déchiquetées par les vagues, ce vieux chant de nos pères. L’effet était grandi par l’éloignement progressif du bateau gagnant le large. Aux voix de femmes se mêlaient quelques voix d’hommes au timbre plus grave. Les gens massés sur les quais se sont mis à applaudir. Le spectacle en valait la peine. Le matin j’avais assisté au débarquement fait par des canots, la marée étant trop basse pour permettre au cotre de venir à quai. J’avais remarqué des prêtres et des religieuses du Saint-Esprit, d’où je déduis que ces jeunes filles sont membres d’un patronage. Monsieur l’aumônier Aubert, de l’Ecole Navale, a fait un sermon approprié au milieu dans lequel nous vivons. Beaucoup d’étrangers étaient venus jouir du coup d’œil. »



En attendant le départ sans doute en 1932, au premier plan à gauche, le sloup sous foc, grand-voile et flèche, BR 5428 est la Reine des Flots qui appartient à François Marie Balcon, originaire de Plouguerneau. Le plus proche au second plan est le Janua Coeli, à Michel Guillimin.
Le nouveau canot de sauvetage à deux moteurs, Nalie Léon Drouin, présent sur le plan d’eau sera baptisé à la fin de ce même mois. (Photo collection Georges Taburet)

Une remarque : en 1930, le quartier maritime du Conquet a été supprimé par les Affaires Maritimes. L'immatriculation en "LC" a alors été remplacée par le "BR" toujours utilisé.

Les régates de mi-  août 1932, présentent une particularité, celle d’une course de bateaux à moteur. Guillaume Pors l’emporte avec la Victorieuse du Courant, le Vigilant Insulaire conduit par Yves Floch finit deuxième, la troisième place revient à l’Avenir des Orphelins de Fernand Tabardour.

 





















  Le Vigilant Insulaire dont la coque vient d'être repeinte

 



















La photographie ci-contre aurait été prise en 1935. Peut-être est-ce là la dernière régate à voiles de bateaux de pêche au Conquet ?

En 1937,  la bénédiction de la mer se déroule le 4 septembre. Après les vêpres, une foule impressionnante se masse autour de la pointe Sainte-Barbe. Le révérend père Roussel qui s’occupe spécialement des secours maritimes prononçe une allocution. Ensuite le clergé prend place sur le bateau de sauvetage Nalie Léon Drouin conduit par le patron Aristide Lucas assisté du sous-patron Morvan et de son équipage. Il passe dans le port et l’avant-port où les bateaux étaient mouillés et pavoisés.
Il semble qu’il n’y ait plus à cette époque de régates de bateaux professionnels, mais seulement des jeux nautiques, courses à la godille, courses à la rame, natation.

 

Fêtes maritimes depuis 1945


Après le second conflit mondial, la motorisation généralisée des navires met fin aux régates de voiliers de pêche. Le monde maritime se réunit désormais autour de « Bénédictions de la Mer ». Très prisées par les familles et les amis des marins au temps où tout le monde pouvait tenter de se trouver une place à bord de navires déjà bondés, our un petit tour en mer.
Ces "bénédictions" ont perdu de leur attrait depuis que les règles de sécurité limitent à l’équipage et quelques invités, le nombre de personnes à bord des navires.                                                                                                                                                 






Avant le départ pour la bénédiction de la mer au Conquet en 1970.
Les canots Patron Aristide Lucas du Conquet, Patron François Morin d'Ouessant, Taï de Camaret et Jean Charcot de Molène sont à quai à la cale Saint-Christophe




Regroupement devant la pointe des Renards, en attendant que la gerbe "Aux péris en mer" soit lancée depuis le canot de sauvetage du Conquet.

On peut multiplier les photos et articles de presse concernant les bénédictions de la mer. J'y reviendrai à propos d'un article sur les canots de sauvetage, sachant qu'aujourd’hui et on peut le regretter, seuls quelques rares navires de pêche et un petit nombre de navires de plaisance accompagnent le canot de sauvetage et les canots de sauvetage invités, lors du traditionnel dépôt de la gerbe à la mer, pendant  la fête annuelle de la SNSM.


Les fêtes de la mer "récentes" au Conquet

Gouel ar Mor (fête de la mer). En 1981, en rade de Brest, l'association An Test, (le témoin), entreprend le sauvetage et la restauration d'une grande gabare  la Notre-Dame de Rumengol, puis d'un sloup coquillier la Bergère de Domrémy. Dans la mouvance de la revue le Chasse-marée, un vif intérêt s'éveille pour le patrimoine maritime, chaque port veut avoir son "navire du patrimoine", des fêtes de la mer sont improvisées au début, Camaret, Pors-Beac'h (Logonna-Daoulas),  pour se structurer et aboutir à la grande manifestation internationale de Brest 1992.
Gouel ar Mor, festival de la tradition maritime au Conquet, s'est située dans cette trajectoire. Trois éditions se sont succédées, 1985, 1987 et 1990. Et il a fallu s'arrêter là, après de brillants succès populaires et financiers les deux premières années, trop de fêtes de la mer sur les côtes du Finistère ont dispersé les bateaux et l'intérêt du public s'est atténué, les organisateurs ne pouvaient plus équilibrer les comptes.
Enfin pour ceux qui ont eu la chance d'y participer, ce furent de belles journées maritimes et musicales.


Le public sur le quai du Drellac'h et à bord du Nd de Rumengol pendant un match de hand-ball nautique. (Photo Studio Claude).


Fête annuelle du sauvetage en mer.

Elle est organisée depuis plusieurs années par le comité local de la Société Nationale de Sauvetage en mer (SNSM) et prend place le 3e dimanche de juillet. (Donc ce sera le 19 juillet 2009)

Article en construction je vais y revenir très bientôt.   JPC
 




Partager cet article
Repost0
19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 18:51



1/ 18 JUIN 1940 : le drame du Vauquois

 

 

Extrait de Le Conquet dans la guerre 39-45

De l’Occupation juin 1940 à la Libération septembre 1944

(Jean Pierre Clochon)

 

JUIN 1940, quelques repères chronologiques

 

-14 juin : les Allemands entrent dans Paris déclarée "ville ouverte".

-15 juin : le général De Gaulle quitte Brest pour l’Angleterre à bord du torpilleur Milan

-16 juin : les Britanniques évacuent Brest en abandonnant leur matériel au bord des routes et sur les quais. Cependant c'est un beau dimanche, les gens se promènent entre les alertes aériennes. Ces alertes sont fréquentes, depuis le 14 les avions allemands sèment des mines en Iroise, dans le Goulet  et même en Rade de Brest.

-17 juin : Reynaud transmet à Pétain ses fonctions de « Président du Conseil ».

-17 juin matin : Le général Charbonneau reçoit une lettre officielle de service lui confiant la défense du camp retranché de Brest.

 

Les Allemands entrent en Bretagne...

 

18 au matin, 10h45 : Le général Robert Altmayer, chef de la Xe Armée, installé à Rennes, téléphone au vice-amiral Traub à la Préfecture Maritime « Les Allemands, une vingtaine de motocyclistes et quelques autos-mitrailleuses défilent en ce moment sous mes fenêtres. Attendez- vous à les voir arriver à Brest dans la soirée. »

La flotte de guerre reçoit l'ordre d'appareiller.

 

 

Le port de Brest se vide

 

A 8 heures du matin le 18 juin 1940 l’armée allemande commence à traverser Rennes et fonce vers l’ouest. A Brest c’est la débandade, soldats et marins embarquent à la hâte sur les navires de guerre et cargos en partance. Ceux qui restent sabordent les bateaux incapables de prendre la mer, incendient les dépôts de carburant et détruisent tous les matériels militaires qui pourraient servir plus tard aux Allemands.

 

L’or de la Banque de France (900 tonnes) entreposé dans un bunker au Portzic  est embarqué du 16 juin au soir au 18 juin à 18 heures sur les croiseurs-auxiliaires (paquebots armés) El Djezaïr, El-Kantara, Ville-d’Alger, Ville- d’Oran et sur le Victor-Schoelcher.

 

Les avisos de la Défense du littoral reçoivent l’ordre de prendre à leur bord les marins des batteries côtières et, une partie des archives du 2e dépôt de la Marine.

 

La deuxième escadrille d’avisos de la Défense du littoral est composée des navires : Somme, Suippe, Vauquois, Coucy, Elan, Commandant-Duboc et Commandant-Rivière.

 





L'aviso le Vauquois












 
A 16h45 la Suippe quitte Brest et se poste pour attendre le reste de la flottille près de la Vandrée. A 19h45 elle est rejointe par la Somme et le Vauquois. Une demi-heure plus tard, sans nouvelles des autres navires, deux des avisos mettent le cap vers le chenal du Four destination l’Angleterre, tandis que le commandant de la Somme décide de se joindre à un convoi de 14 sous-marins escortés par le Jules-Verne, convoi qui arrivera à  Casablanca quelques jours plus tard.

 


Le Vauquois saute sur une mine

 




















21h00: Le Vauquois qui navigue à 4/500m sur l'arrière de la Suippe et à 40 mètres plus à l'est, est secoué par une violente explosion. Il vient de toucher une des mines magnétiques dérivantes lâchées la veille par des avions allemands. Le navire se trouve alors à l'ouvert du port du Conquet, très près de  la tourelle de la Vinotière. Le bâtiment se casse en deux à la hauteur de la cheminée, l'avant coule presque instantanément, l'arrière chavire et s’engloutit deux minutes plus tard tandis que les chaudières explosent.

 


La Suippe a stoppé aussitôt et ses embarcations descendent à la mer pour tenter de sauver les naufragés qui se débattent dans les épaves et le mazout.

la Suippe, dessin publié dans Mers et Colonies.





Le commandant du cargo Henry-Mory (de l’Union Industrielle et Maritime) vient de recevoir à son bord 14 marins qui lui ont été envoyés du Conquet La Ouessantine vedette des Phares et Balises : « … aussitôt après l'explosion, la Suippe est venue sur la gauche a mouillé à 21h09 à 1 300m dans le 315 de la Vinotière et à 1 000m environ de l'épave, et a mis à l’eau ses embarcations ».

 

L’intervention du Nalie Léon Drouin 

 

Au Conquet de nombreuses personnes ont été témoins du drame, d'autres se sont précipitées à Sainte-Barbe au bruit de l'explosion, le canot de sauvetage a été aussitôt lancé aux ordres du patron Morvan, qui remplace Aristide Lucas malade. La marée basse retient les autres bateaux échoués. Seul un petit canot de 4/5m, appartenant à un marin de Tréglonou pourra être glissé jusqu'à l'eau et armé par des volontaires, il ira se joindre aux recherches.

 


Le canot de sauvetage "Nalie Léon Drouin" sur sa rampe de lancement.











Onze survivants sont recueillis par la Suippe, l'un d'entre eux décédera à l'hôpital de Falmouth. (La Suippe, aviso de 1918, 604 tonneaux, 76m, 5 000 cv, 20 noeuds, 4 pièces de 100mm, 2 de 65mm)

 

 

21h55, une nouvelle déflagration fait bouillonner l’eau là où le Vauquois a disparu, ce sont sans doute ses grenades sous-marines qui ont explosé. Le capitaine de corvette Lewden, commandant la Suippe, considérant qu'il n'y a plus d'espoir de recueillir des hommes vivants, et  conscient que son navire est lui-même très exposé, rappelle ses canots et s'éloigne vers l'Angleterre. (La Suippe touchée par une bombe allemande coulera le 14 avril 1941 devant Falmouth).

 

La difficile hospitalisation des rescapés

 

Le canot de sauvetage Nalie-Leon-Drouin rallie Le Conquet  avec 8 naufragés et accoste à la Pierre Glissante. Monsieur Jean Taburet vice-président et secrétaire du comité  de sauvetage rédige le rapport de la sortie du canot : « Les blessés, l’équipage et le pont du canot sont couverts de mazout. Avec d’infinies précautions le docteur H. Taburet du Conquet et le docteur Gay de Brest débarquent les marins du Vauquois et leur donnent les premiers soins. Sur des brancards on les porte dans le hall de l’hôtel Sainte-Barbe en attendant qu’à minuit, deux ambulances de la Marine les mènent à l’Hôpital Maritime à Brest. Sur ces huit blessés dont un seul pouvait se tenir debout, sur ces huit blessés sans ceintures de sauvetage, qui presque tous présentaient des fractures, combien sans l’extraordinaire rapidité des secours, combien auraient rejoint les quelques cent vingt hommes qui à un mille de terre dorment de leur dernier sommeil ? Le patron Morvan et ses hommes, sauveteurs de profession : Guillimin, Abily … ou d’occasion, ont bien mérité de l’humanité et de la France. »

 

 

Version du journal La Dépêche :

« Le canot de sauvetage ramena au Conquet huit marins plus ou moins blessés, qui reçurent les soins du docteur Taburet. Celui-ci ordonna leur transfert à l’Hôpital Maritime de Brest. Les difficultés de communication obligèrent l’autocar qui les transportait à s’arrêter à Saint-Renan où les blessés reçurent les soins dévoués des religieuses, puis furent conduits le lendemain à l’Hôpital Maritime ».

 

 

 

Deux témoignages 

 

Monsieur Albert Berthou : « avec mon frère nous avons aidé à sortir les blessés du canot de sauvetage accosté à sa cale de lancement. A l’aide de civières on les portait sur le camion Magueur. Soudain des avions sont arrivés. Nous avons tous eu peur et nous sommes partis en courant, tandis que certains des blessés criaient : « …ne nous laissez pas, ne nous laissez pas ! » Les avions allemands se sont éloignés sans tirer. »

 

Mademoiselle J. Magueur :   Les blessés ont reçu les premiers soins du docteur Taburet et dans la soirée, ma mère madame Magueur a pris la décision de les transporter avec son camion de livraisons jusqu’à un hôpital de Brest. Madame Degroote l’accompagnait. En chemin elles ont appris que l’ennemi était aux portes de Brest, qu’entrer dans la ville était dangereux, voire impossible. C’est donc vers Saint-Renan que se sont dirigées les deux dames avec leurs malheureux blessés. Les religieuses ont d’abord refusé d’admettre les marins, leur hôpital étant déjà saturé… enfin, après de multiples difficultés, mesdames Magueur et Degroote ont réussi à les convaincre et les victimes du Vauquois ont pu recevoir des soins. »

 

Un transfert providentiel

 

Il concerne monsieur Emile Estrade, médecin militaire,  qui a reçu en un premier temps l’ordre d’embarquer sur le Vauquois.  C’est donc sur ce navire qu’il a déposé ses bagages personnels. Un contrordre de dernière minute l’a affecté au Jules Verne  ravitailleur de sous-marins.

C’est ce qui explique qu’un sac à son nom ayant été récupéré à la côte du Conquet quelques temps après le naufrage du Vauquois, sa famille ait été informée de sa probable disparition.

 

 

Bilan officiel du drame 

 

Morts ou disparus :

-         7 officiers dont le capitaine de  corvette Villebrun, commandant du navire.

-       21 officiers-mariniers

-     107 quartiers-maîtres et marins dont beaucoup des services à terre de l’Arsenal.

 

Deux personnes du Conquet ont trouvé la mort dans cette tragédie : Jean Yves-Marie, 39 ans, maître-principal fourrier à bord du Vauquois, et Bernugat Jean-Théophile, 28 ans, quartier-maître chef à bord du Vauquois, la mer a rendu son corps le 30 juin 1940.

D’autres corps ont été retrouvés en mer ou sur les grèves les jours suivants, dont celui de Roger Martial Villebrun, le commandant de l’aviso.

 

Le Vauquois

Le Vauquois construit en 1918 par les « Chantiers de la Loire » à Saint-Nazaire et mis en service le 12 août 1919. Du type aviso classe « Amiens », il porte le nom d’une commune de l’Argonne martyre de la guerre 14-18.

Principales caractéristiques :

850 tonnes, 72 mètres de long (ou 74,90 mètres selon les sources) pour 8,70 mètres de large, et 3,20 mètres de tirant d’eau. Puissance 5 000 chevaux fournie par deux chaudières au mazout, entraînant deux hélices. Vitesse 20 nœuds. Armement : deux canons de 138 mm, (ou de 145 mm selon les sources) un canon anti-aérien de 75 mm, quatre mitrailleuses et  une vingtaine de grenades sous-marines.





En 1931, alors que le Vauquois était affecté à l’entraînement des élèves de l’Ecole Navale, l’amicale des anciens combattants du 46e RI dont le siège est toujours à Vauquois (Meuse), a obtenu de devenir la marraine du navire.

 

Le Vauquois était au Havre, en représentation officielle de la Marine,  le 21 mai 1935 pour l’inauguration du paquebot Normandie.

 

Pendant la guerre civile d’Espagne, le Vauquois a escorté des convois, et assuré la libre circulation dans le sud du golfe de Gascogne pour les navires marchands.

 

 







Le quai  « Aviso Vauquois » 

 

Le nouveau quai du Conquet inauguré le 16 septembre 1990 a été baptisé « Aviso Vauquois » en mémoire du dramatique naufrage survenu cinquante ans plus tôt. Le Vauquois avait été cité à l’ordre de l’armée de mer par l’amiral Darlan, à Vichy le 16 mai 1941 : « Sous le commandement du capitaine de Corvette Villebrun, a assuré pendant dix mois de guerre (septembre 1939 - juin 1940) le dur service de surveillance des abords de Brest et de la protection des convois militaires anglais. A sauté sur une mine magnétique dans le chenal du Four, le 18 juin 1940, lors de l’évacuation de Brest et a disparu avec la plus grande partie de son équipage et de ses passagers. »  Une plaque a été dévoilée en présence de l’amiral Ferri, adjoint au préfet maritime, et de nombreuses personnalités. Un détachement de marins en armes ainsi que la musique des équipages de la flotte participaient à cette cérémonie qui connut un moment d’intense émotion lorsque le patrouilleur Chacal sortit en mer pour déposer une gerbe sur le lieu même du naufrage du Vauquois.

 

 

Ce qui reste du Vauquois aujourd’hui 

 

Des recherches sous-marines par des plongeurs de l’association Archisub, menées en 1998, ont retrouvé l’épave à proximité de la Grande-Vinotière, dans son nord-ouest. Les plongeurs ont inventorié un certain nombre d’éléments du Vauquois : un canon avant, une chaudière, des structures métalliques de l’avant, divers matériels et des douilles d’obus, des structures de la partie arrière, le canon arrière, les hélices etc…  Une tentative pour ramener en surface un certain nombre d’objets provenant de l’aviso, destinés à être exposés au public avec les commentaires de circonstance, s’est perdue dans le dédale des autorisations administratives.

  

Voir le site de François Floch

http://www.pagesperso-orange.fr/vauquois.sno

            

 

2/ L'épave du Vauquois et le projet de stèle commémorative

 

En fin d'année 2005, Michel Cloâtre et François Floch, plongeurs d’Archisub,  m'ont fait part, connaissant mon intérêt pour l'histoire locale, de leur désir de relancer une action en mémoire des disparus du Vauquois. L'idée nouvelle étant de remonter une hélice du navire et de l'exposer sous forme de stèle commémorative, en un lieu proche du site du naufrage.

 

L’état des lieux :

Mercredi 25 janvier 2006.

Je me suis rendu sur le site de l'épave du Vauquois avec les deux plongeurs d'Archisub.

Michel Cloâtre et François Floch à bord de la vedette de ce dernier.

Coefficient de morte-eau 38-40, étale de basse-mer 13h, hauteur d'eau 19m.

Les hélices ayant été balisées par eux la veille, les bouées sont apparues en surface vingt

minutes avant la renverse de courant. Les deux plongeurs ont pu travailler au fond pendant les 40 minutes où le courant s'est annulé.

L'opération consistait ce jour-là, à contrôler l'état des arbres d'hélice, mesurer leur diamètre et tenter de dégager la pale de la seconde hélice en partie enfoncée dans le sol.

Les hélices sont des « quatre pales » ayant une envergure d’environ 2,20 mètres.

 

Bilan : les arbres font 20 cm de diamètre, ils tiennent aux hélices et disparaissent à l'autre extrémité dans des parties métalliques de machine. Il n'a pas été possible de dégager complètement (à la pioche) la pale en partie enfouie, le sol tassé est trop dur. L'arbre de cette hélice porte à environ trois mètres de sa bague, une forte entaille régulière, comme faite au chalumeau. (On s'est alors souvenus avoir lu que dans les années 50-60,  un ferrailleur avait demandé la concession de l’épave pour en récupérer les métaux nobles. Le matériel de plongée de l'époque devait être insuffisant pour mener à bien l'entreprise.)

 

Je ne décrirai pas ici toutes les démarches effectuées par les porteurs du projet de stèle, à savoir l’association Archisub et l’association Aux Marins (en la personne de son président l’amiral Léaustic),  pendant le premier semestre 2006.  Mais je puis dire que les accords de principe et/ou la proposition d’aide technique, du DRASM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et  sous-marines), de la Préfecture Maritime, du Groupement des Plongeurs Démineurs, du Club local de Plongée, du personnel maritime des Phares et Balises etc…) étaient acquis au 31 août 2006. 

 

Ce jour-là le maire du Conquet écrivait au président du Conseil Général : « Vous m’obligeriez en me faisant connaître votre point de vue quant à l’opportunité de réaliser ce projet, et en diligentant vos services afin que nous étudions ensemble le site d’érection de la stèle, sur le terre-plein « commerce » du port départemental, quai Vauquois, ou terre plein situé au sud de la digue Sainte-Barbe… certain de pouvoir compter sur votre soutien pour mener à bien une démarche de mémoire chère au cœur des Conquétois… »

 

Et puis « silence radio », tout s’est arrêté là de façon incompréhensible.

 

                                                                     JPC

Le cénotaphe de la pointe Saint-Mathieu honore la mémoire de 17 morts ou disparus  du Vauquois, en compagnie d'environ 700 autres marins morts pour la France. 
                               
www.auxmarins.com  


 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 11:26

EN COMPLEMENT DE L'ARTICLE SUR LE DRAME DU VAUQUOIS, VOICI UNE LISTE (INCOMPLETE) DE MORTS, DISPARUS ET SURVIVANTS DE L'AVISO COULé DEVANT LE CONQUET LE 18 JUIN 1940.

Cette liste que j'ai établie à partir de divers documents et témoignages peut réceler des erreurs ou des inexactitudes, je vous prie de me les signaler. Egalement vous pouvez m'aider à la compléter.

J'ajoute que 17 des marins du Vauquois ont trouvé leur place au cénotaphe de la Pointe Saint-Mathieu    www.auxmarins.com,
Vous souhaitez peut-être y voir honorer un marin de vos proches, mort pour la France, contactez l'association "Aux Marins", par l'intermédiaire de son site Internet, ou directement à son siège à Plougonvelin.



VAUQUOIS  au départ de BREST : équipage théorique, 4 officiers, 99 sous-officiers et hommes d’équipage.

Passagers : monsieur le médecin principal, le commissaire principal, Royer de Véricourt,  un officier des équipages de 1ère classe et tous les fourriers de la Défense du Littoral de Brest, soient environ 50 hommes. (Dans la liste suivante, DL identifie officiellement des passagers de la  Défense du Littoral.

 

 

1-ABAUTRET- JEAN FRANCOIS MARIE- 12/10/1909- KERLOUAN- Quartier-maître cuisinier, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

2-ABIVEN-J OSEPH - 11/07/1917 -LAMBEZELLEC- Second-maître mécanicien. Célibataire, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

3-ALLANIC- ALFRED- 08/10/1916-  PLUMELIN- Maître canonnier, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

4-AMOURET- JOSEPH MARIE- 18/07/1920- PLUZUNET-Second maître mécanicien Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

5-ARMAND- MARCEL ANTOINE- 06/09/1920- ST MARTIAL DE GIMEL- Quartier maître radio Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

6-AUBERT- MAURICE- 05/05/19- PARIS- Matelot, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

7-BEQUET- ALCIDE MARIE- 28/05/1906- DINARD- Maître secrétaire, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

8-BERNARD - GILBERT- 13/08/1913- MANTES-GASSICOURT- Matelot fourrier, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

9-BERNUGAT- JEAN  THEOPHILE- 14/06/1912- LE CONQUET- 28 ans, quartier-maître chef, son corps a été rendu par la mer le 30 juin 1940.

10-BILLANT-LOUIS MARIE- 20/11/1901- PLOUGASTEL-DAOULAS- Maître fourrier, corps non retrouvé, Défense du littoral. Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

11-BLAISE-R-- BREST- Maître tailleur

12-BLEUNVEN- FRANCOIS- 11/11/1915- GUIPAVAS- Matelot cuisinier, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

13-BLONDEAU - GEORGES LEON- 03/02/1919- PARIS - Matelot cuisinier, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

14-BOS - FRANCOIS-30/01/1880- PLOUESCAT- Célibataire, Officier de première classe des équipages de la flotte, de réserve, fourrier. Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

15-BOTCAZOU- LUCIEN-- COTES D ARMOR- Information communiquée par son petit-fils  (2006)

16-BOUCHARE- EMILE MARIE- 11/03/1922- ROSCANVEL- Matelot électricien,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

17-BRAME -LOUIS--- Matelot électricien, corps retrouvé à Quéménès

18-BRAULT-JULES ALEXANDRE- 28/10/1918- LOUVIGNE DU DESERT- Matelot fusilier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

19-BUSAILLE-JOSEPH FRANCOIS-16/12/1919- TADEN- Matelot timonier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

20-CARLES -ADRIEN JEAN DESIRE- 17/02/1908- PLERIN-Matelot, Maître d’Hôtel, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

21-CASTEL- JEAN LOUIS- 08/11/1920- KERNILIS- Quartier-maître chauffeur,   Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

22-CATELAIN -JEAN ARTHUR ANTHIME- 26/09/1919-PARIS- Matelot mécanicien,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

23-CHAVIGNY-  Communication de sa famille.

24-CHEVER-LOUIS JEAN MARIE- 19/07/1914- LOCTUDY- Matelot sans spécialité Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

25-CLOAREC-J-- GUIPRONVEL-  Quartier-maître fourrier

26-COADOU-YVES MARIE--- Corps retrouvé à Quéménès

27-COLAS -JEAN--- Matelot sans spécialité, rescapé (Suippe) cité par Lemaire

28-COLNEY-MICHEL JULES--RONCHAMP- Quartier-maître secrétaire, de Trégastel, corps retrouvé près du Conquet

29-COSTAOUEC-ALBERT---Secrétaire. Corps retrouvé le 6 juillet 1940, identifié par le gendarme Le Quellec du Conquet, permis d’inhumer délivré par le docteur Taburet . Enterré à Lochrist, le corps a été exhumé en 1945 et transféré au cimetière de Moélan-sur-Mer

30-COURTOIS-FRANCOIS--- Matelot sans spécialité, rescapé (Suippe) cité par Lemaire

31-CUZON-J-- PENHORS- Quartier-maître

32-DESMET-R-- VERSAILLES-

33-DOUGUET----Matelot maître d’hôtel, rescapé après s’être jeté à l’eau

34-DURAND-MARCEL CORENTIN MARIE- 13/11/1916- PLOMEUR- Matelot sans spécialité,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

35-DUCHMANN-ROBERT ARMAND- 10/05/1919-PARIS- Matelot mécanicien,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.
36-ERMAKOFF - SERGE VLADIMIR- 07/05/1901- ODESSA- Enseigne de vaisseau de 2e classe de réserve, demeurant à Paris. Jugement de décès, registres de l’Etat-Civil de Brest.

37-FLECHER- JULIEN GERMAIN CHARLES- 04/01/1910- MOELAN SUR MER- Second-maître radio,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

38-FOUREL- FRANCIS EUGENE MARIE- 19/01/1912- PACE- Matelot secrétaire,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

39-FOURMY-GERARD YVES GASTON- 2/05/1920 - ETALLEVILLE- Matelot secrétaire, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

40-GASSOT-JEAN MARIE JULIEN- 16/10/1909-VIVIER SUR MER-Quartier-maître timonier  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

41-GAUME-ALBERT LUCIEN AUGUSTE- 10/01/1912-RENNES- Matelot sans spécialité, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

42-GAUTIER-HENRI GUILAUME- 17/08/1907- ETABLE SUR MER- Enseigne de vaisseau de réserve , corps rendu par la mer le 4 juillet 1940, retrouvé par Jean Le Ven patron du bateau Liévin, dans le chenal du Four.
43-GAUTIER-ANDRE  LOUIS MARIE- 30/09/1919- RENNES- Matelot fourrier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

44-GOURVES-ALAIN GUILLAUME- 07/04/1908- LOGONNA DAOULAS- Second maître canonnier, corps non retrouvé Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

45-GRALL- JOSEPH--- 1er maître fourrier, cité par Richard, rescapé, DL

46-GUEGANTON-J-- SAINT-PABU- Quartier-maître infirmier

47-GUIAVARCH- JEAN MARIE- 21/01/1921- KERSAINT PLABENNEC- Matelot canonnier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

48-GUICHAOUA- HENRI JOSEPH- 16/02/1920- AUDIERNE- Matelot chauffeur,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

49-GUILLAMET-PAUL RENE- 26/11/1911- AUDIERNE- Quartier-maître mécanicien, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest

50-GUILLAUME-ARMAND--- 2nd maître fourrier, cité par Richard, rescapé, DL

51-GUILLOU-FRANCOIS MARIE- 23/08/1916-PRAT- Matelot canonnier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest. 
52-HABERT- MARCEL EUGENE- 16/04/1910- LE MANS- Matelot sans spécialité , Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

53-HEDER-PAUL MARIE- 19/07/1897- TREGUIDEL- Premier-maître commis,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

54-HELARY- JOSEPH-24/04/1915- GUERLESQUIN- Second-maître fourrier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest

55-HERNOT-A---Rescapé

56-HERROU-FRANCOIS MARIE -22/08/08- PLOUGASTEL-DAOULAS-  Quartier maître électricien, corps non retrouvé, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

57-JEAN-YVES MARIE- 11/11/1900- SAINT-RENAN- Fils de Jean-Marie et de Marie Jeanne Pauline Le Moigne, veuf de Lesvenan Marie, demeurant au Conquet. Maître principal fourrier. Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

58-JOLIVET- FRANCIS LOUIS ANGE- 14/05/1909- PAIMPONT- Matelot, maître d’Hôtel,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

59-JOSSELIN-M-- PARIS- Maître-cordonnier

60-KERGALL-LOUIS JOSEPH- 09/03/1915- PLEUMEUR-GAUTIER- Quartier maître, corps retrouvé le mercredi  10 juillet à 11h dans le chenal du Four, déclaré par un marin pêcheur de Portsall. La victime a é déposée dans l’abri du canot de sauvetage de Portsall et identifiée à sa plaque d’identité. Louis Kergall était porteur d’un masque à gaz. Inscrit au Monument aux Morts de Lanmodez.

61-KERNEIS-FRANCOIS MARIE- 06/12/1919- LOGONNA- Quartier-maître armurier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

62-LABAT- CHARLES FRANCOIS-01/08/1913- SAINT-COULOMB- Quartier-maître fourrier, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

63-LAGNION-R--BREST- M secrétaire

64-LANSONNEUR-J--PLOUARZEL- Matelot

65-LARHANTEC-FRANCOIS MARIE-01/01/1914-LANNEANOU- Quartier-maître torpilleur  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

66-LE BERRE-A-- TREFFIAGAT- Quartier-maître d’hôtel

67-LE BLAY-MARCEL LOUIS ANGE MARIE-31/01/1917-LOYAT- Matelot sans spécialité  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

68-LE BOUDER-YVES MARIE-28/11/1906-POMMERIT JAUDY- Maître canonnier  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

69-LE CLEACH-JEAN LOUIS- 10/07/1915- LE GUILVINEC- Matelot sans spécialité  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

70-LE GOFF-YVES MARIE-20/01/1913- AUDIERNE- Second-maître fourrier  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

71-LE GUEN-TOUSSAINT FRANCOIS- 19/04/1915- SAINT-PIERRE JERSEY- Quartier-maître fourrier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

72-LE GUEN-JEAN PIERRE- 25/01/1916- BREST- Matelot mécanicien,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

73-LE GUEN-P---Quartier-maître (Communication de la famille Quiviger à Montbarey)

74-LE HEDER----1er maître commis, cité par Richard

75-LEMEILLAT- YVES JEAN- 30/08/1920-PARIS- Matelot commis,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

76-LEMESLE- MAURICE- 30/06/1903- COSSE LE VIVIEN-  Second-maître mécanicien,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

77-LE MOIGNE- VINCENT- 24/03/1917- LOCMARIA-PLOUZANE- Quartier-maître chauffeur, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

78-LE NORET - JEAN- 01/09/1919- OUESSANT- Quartier-maître charpentier. Monument aux morts d’Ouessant  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

79-LE PLAPOUX- PIERRE MARIE- 24/07/1912- PENVENAN- Quartier-maître canonnier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

80-LE PRIOL-JEAN MICHEL--- 2nd maître fourrier, cité par Richard, rescapé, DL

81-LE RALLEC- ALBERT MARIE- 13/12/1912-PLOUGUIEL- Quartier-maître chauffeur,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

82-LE ROUX- FRANCOIS MARIE LUCIEN- 13/12/1910-PLEURTUIT- Second-maître fourrier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

83-LE ROY-YVES MARIE - 23/10/1918- SAINT-LAURENT- Quartier-maître de manœuvre,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

84-LE SAILLOUR -L--- Quartier maître, cimetière de Saint Pol de Léon

85-LE SAUX-EUGENE-- ROSCOFF- Matelot gabier, cité par Richard, rescapé à bord de la Suippe, gravement blessé, mort à l’hôpital de Falmouth  le 23 juin 

86-LE VAILLANT-LOUIS- 21/11/1917-PLEUBIAN-  Matelot  sans spécialité,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

87-LEON-JOSEPH-24/04/1917-GUILERS-  Matelot chauffeur,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

88-LOXQ-J-- AUDIERNE-

89-LUCAS-YVES MARIE-2 1/10/1914- LE JUCH-  Second maître secrétaire,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

90-MAHE- YVES MARIE JOSEPH- 30/03/1888-  PORDIC-  Maître secrétaire,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

91-MAOUT-ETIENNE- 02/08/1916- PENMARC’H- Matelot mécanicien , Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

92-MARHIC-FRANCOIS MARIE- 10/06/1913- IRVILLAC- Quartier-maître fourrier  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

93-MARIE-MAURICE FELIX DOMINIQUE- 14/04/1914- CHERBOURG- Second-maître armurier, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

94-MARREC-JEAN--BREST- Matelot-tailleur, corps retrouvé trois semaines plus tard

95-MARTEL-Y-- COUSNON-  Matelot

96-MARTIN-Y-- POULLAOUEN-  Quartier-maître fusilier

97-MEVEL -VICTOR---  Second-maître fourrier, corps retrouvé sur une plage du Conquet

98-MICHARD-L--ROHAN- Quartier-maître fourrier

99-MILLINER-ANDRE MARIE- 21/04/1907- AUDIERNE- Enseigne de vaisseau, 1e classe, corps non retrouvé. Milliner était capitaine au long-cours, pilote à la station de Brest. Son nom a été donné à une vedette de pilotage «Pilote-Milliner » en septembre 1947, puis à une seconde vedette « André-Milliner » en juin 1948, puis à nouveau à une vedette « Pilote-Milliner » en 1959 Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

100-MONNIER-JOSEPH- 19/02/1920-VIRY-  Matelot chauffeur, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

101-MORLET- ROBERT OCTAVE- 14/09/1918-PARIS-  Matelot mécanicien,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

102-NICOLAS- EUGENE-  28/04/1917- LANNILIS- Quartier-maître chauffeur, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

103-OLLIVIER- ARMAND- 26/12/1913- CARANTEC-  Quartier maître canonnier, célibataire, corps non retrouvé. Jugement de décès du tribunal de Brest du 19 novembre 1942, transcrit sur le registre de la commune de Carantec 11 décembre 1942. Inscrit au Monument aux Morts de Carantec. Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

104-PAVIOT- ANDRE FRANCOIS AUGUSTIN- 26/12/1913- ISSOUDUN- Quartier-maître canonnier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

105-PENNARUN- HERVE JOSEPH - 23/12/1919- EDERN-  Matelot canonnier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

106-PERES-FRANCOIS--- Quartier maître chauffeur, cité par Richard, rescapé (Suippe)

107-PERON-L-- BREST- Premier-maître mécanicien, corps retrouvé quarante-cinq jours plus tard, inhumé à Saint-Marc.

108-PESTELLE -YVES LUCIEN- 15/11/1917- BREST-  Matelot mécanicien,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

109-PRIOL-JEAN MICHEL--- Second-maître fourrier, rescapé, décédé en 1971

110-PROTARD-ALBERT JOSEPH-16/11/1914-BREST- Quartier-maître électricien  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

111-RICHARD-AUGUSTE--- 1er maître pilote, rescapé (Suippe), fait un rapport de l'évènement le 12 septembre 1940, à Casablanca

112-ROUILLON-ERNEST---Matelot gabier, cité par Richard, rescapé (Suippe)

113-ROYER- MARCEL JEAN MARIE- 22/03/1914- RENNES- Quartier-maître fourrier  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

114-ROYER DE VERICOURT-BERNARD--- Commissaire de 1ère classe, affecté à la Défense du Littoral, passager à bord du Vauquois, corps retrouvé près du Conquet

115-SAILLOUR-Y-- BREST- Quartier-maître de 1e classe

116-SAILLOUR-L-- SAINT POL DE LEON- Quartier-maître mécanicien

117-SALAUN- JOSEPH- 12/02/1909- LOGONNA-DAOULAS- Second-maître de manœuvre,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

118-SALMON-ALPHONSE MARIE- 06/10/1899- PLELAN LE GRAND- Quartier-maître fourrier,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

119-SANQUER-R-- IRVILLAC- Quartier-maître commis

120-SEGALEN-J--- Quartier-maître chauffeur (famille Segalen-Montbarey)

121-SEGALIN- ROGER EMILE- 11/06/1912- TRIGAVON- Chauffeur  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

122-SIMONET- RODOLPHEN EUGENE MARIE- 01/05/1917- GORGES- Matelot chauffeur, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

123-STEPHAN-JOSEPH MARIE- 03/11/1894- BREST- Maître fourrier, Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

124-TALLEC- PIERRE MARIE- 29/08/1919- YVIAS-  Matelot clairon,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

125-TANIOU-ALBERT--- Quartier-maître fourrier, cité par Richard, rescapé, DL

126-THEPAUT-F-- PLOUGUERNEAU- Quartier-maître boulanger

127-TOULLEC-JEAN--- Quartier-maître télémétriste, cité par Richard, rescapé (Suippe)

128-TOURBIN- CHARLES LOUIS -23/03/1907- BREST-Second-maître, inhumé au cimetière de Kerfautras

129-TRETOUT-CHARLES - 19/03/1917- BREST- Matelot mécanicien,  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

130-TROADEC- MARCEL GUILLAUME- 15/12/1914- PLOUEZOCH- Quartier-maître fourrier  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

131-VALLEE- FERNAND EUGENE HENRI JULES- 21/05/1911- CRAON- Quartier-maître boulanger  Jugement de décès, registres de l’Etat civil de Brest.

132-VILLEBRUN-ROGER MARTIAL--BEZIERS- Commandant du Vauquois, corps retrouvé non loin du Conquet.

Partager cet article
Repost0
17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 17:49


Jean Causeur, né sous Louis XIII ou Louis XIV, a vécu sous Louis XV, est mort sous Louis XVI :

 

 

L'histoire de Jean Causeur commence par son acte de décès :


BMS de Notre-Dame des Grâces à Saint-Mathieu, année 1774, folio 1, acte 1. « L'an mil sept cent soixante quatorze, le trente avril est mort au bourg de Saint-Mathieu, Jean Causeur, époux de défunte Louise Alcouët, âgé d'environ cent trente ans selon le bruit commun et les époques, dont le corps a été le lendemain inhumé par le ministère du dit recteur en présence de ses enfants, de Philippe Lisop son petit-fils, d'Yves Le Bras son arrière petit fils et de plusieurs autres, et ont signé ceux qui le savent faire.

Marie-Jeanne   Causeur,   Philippe   Lisop,   Yves   Le   Bras,   Marie-Catherine   Monté, François le Bras.        Le Morel, recteur de Saint-Mathieu »

 

Né à Ploumoguer, il y a vécu, mais aussi à Brest

 

Jean Causeur étant réputé né à Ploumoguer en 1645, village de Lanfeust, fils de Sébastien

Causeur et Mageleine Lhuel, j'ai comme d'autres avant moi, cherché dans les BMS de cette

paroisse sans rien trouver concernant sa naissance dans les années bordant cette date.

 

Il existe bien en 1639 un Jan Causeur fils de Houarn Causeur et de Isabelle Thomas et un

autre en 1645 fils de Robert Causeur et de Margueritte Gall, mais aucun rapport avec notre

homme.

 

On le voit apparaître de façon significative dans les publications de mariage à Ploumoguer :

 

Jean Causeur, fils de Sébastien et de Magdeleine Lhuel, va  épouser Marie Le Hir, fille de

Vincent et de Magdeleine Bernard

-premier ban le 19 mars 1690

-deuxième ban le 26 mars 1690

-troisième ban le 1er dimanche d'avril 1690

Le mariage à été célébré sans doute à Brest, car Jean Causeur y réside.

 

Selon l'amiral Thévenard : le mariage a été célébré à ND de Recouvrance. La jeune Marie Le Hir  décède bientôt, Causeur revient à Ploumoguer prendre une seconde épouse.

- Ce jour, dix-neuvième d'octobre mil six cent quatre-vingt douze, après les fiançailles et les publications des bans faites, savoir les jours des dimanches vingt et unième, vingt huitième septembre et cinq octobre de l’an ci-dessus, du futur mariage entre Jean Causeur, veuf Marie Le Hir, demeurant à présent à Brest, âgé d'environ trente ans, et Louise, fille d'Yves Halscouet et de Marie Le Millour de Ploumoguer, âgée de vingt-huit ans et ne s'étant trouvé aucun empêchement, le soussignant prêtre les a éprouvés et leur a donné la bénédiction nuptiale à la Sainte Messe, selon la forme présentée par notre Sainte Mère l'Eglise, en présence de Jacques Le Drèvès, Jacques Lhuel, Guillaume Bizien, les trois derniers ont déclaré ne savoir signer.

Signatures de Yvon Le Dreves, Yves Laudren, prêtre.

 

Le ménage Causeur - Halscouet vit à Brest. A cette époque Jean Causeur serait « ouvrier perceur au port de Brest ». Tous les hommes valides des campagnes autour de Brest étaient sollicités pour travailler sur les chantiers de construction des vaisseaux,  hors les périodes de semailles ou de récoltes. Cela leur faisait un appoint financier non négligeable.

 

Enfants du coupe Causeur-Halscouët :

-Marie-Anne, née le 9 septembre 1693 à Lanfeust, parrain Guillaume ? , marraine Marie-Anne Bizien

-Perrine, née le 24 août 1695, aurait vécu à Brest

-Guillaume, né le 21 mars 1698 au village de Lanfeust en Ploumoguer, aurait vécu à Brest et

aurait fait souche.

-Jean, né le 6 octobre 1700 à Lanfeust, parrain Jean Kervarc'h, marraine Marie-Françoise

Bizien

-Marie, née le 30 mars 1703 à Lanfeust, parrain Pierre Guillou, Ploumoguer, marraine Marie

Lannuzel, Lanfeust, sœur du Tiers-Ordre, décédée à 82 ans à Penzer.

-Françoise, née en 1705, épouse de Guillaume Prigent, décédé à Penzer à 84ans.

-Marie-Jeanne, voir ci-dessous :

 

On dit que Jean Causeur revenu à Lanfeust aurait été « boucher », je n'ai rien trouvé de sûr mais il est évident qu'il a pu participer d'une façon ou d'une autre, à la fourniture ou au transport de viande vers les camps de soldats des Blancs-Sablons.

 

Les années conquétoises

 

L'Etat-Civil du Conquet nous permet de retrouver la trace de Jean Causeur, à travers un acte de 1731 :

 

« Ce jour, trente et unième janvier 1731, après les bannies canoniquement faites aux prônes des grand-messes de l'église tréviale de Lochrist-Plougonvelin, sans opposition quelconque, par trois dimanches consécutifs, savoir les second, troisième et quatrième dimanche de janvier même année que dessus, et les fiançailles faites en conséquence, Jacques Labbé dit La Joye, veuf de Jeanne Marzin, journalier, d'une part et Marie-Jeanne Causeur, fille de Jean Causeur et de Louise Alscouët, fournier, les deux parties du bourg du Conquet d'autre part, ont contracté le sacrement de mariage, par parole de présent, devant moi, soussigné recteur de Plougonvelin et de Lochrist, en présence de Jean Causeur, père de la mariée, de Jean Causeur, frère, de Jean Inizan, cabaretier de Plougonvelin, de Jean Mazé, boucher du Conquet, de René Alcouêt, sonneur de cloches, cousin germain de la mariée, de André Salaun, bienveillant et ami. Les nouveaux mariés ont déclaré ne savoir signer. Ont signé, Jean Inizan, René Alscouët, Jean Mazé et Le Barzic recteur de Plougonvelin »

 

Voilà donc établis au Conquet, Jean Causeur, sa femme et au moins deux de leurs enfants. Jean Causeur est fournier, c'est-à-dire qu'il entretient le four où les villageois viennent faire cuire leur pain, moyennant finances.

 

Anecdote concernant Françoise Causeur, fille de Jean Causeur et Louise Halscoët. Le 31 mars 1734, devant les notaires royaux, Françoise Causeur, épouse de François Penvern, contre Jean Page et Catherine Le Millour, sa mère défunte. Guillaume Floc'h, greffier et interprète breton. Il apparaît que Jean Page et Françoise Causeur se sont disputés et que « Jean Page a frappé la dite Causeur à coups de poings et de genoux », cela s'est passé à Kermergant. « Le dit Page est décrété de prise de corps pour être constitué prisonnier aux prisons de Pontaniou, côté Brest ».

 

Jean Causeur (fils) a de son côté épousé une demoiselle Anne Bourc'his sans doute en 1731.

Le couple va avoir huit enfants :

-Marie-Jeanne, née en 1732, Jean Causeur, aïeul est son parrain

-Marie-Louise, née en 1733

-Marie-Anne, née en 1734, décédée en 1743

-Hervé, né en 1735, décédé en 1740

-Jean-René, né en 1739, décédé en 1746

-Jean-François, né et mort en 1741

-Anonyme, né et mort en 1743

-Marc-Michel, né le 29 septembre 1744 et mort la même année.

Les actes de naissance des enfants nous indiquent que Jean Causeur fils est aussi fournier.

 

Louise Halscouët meurt en 1740, son acte de décès nous révèle l'emplacement du four à pain. «L'an mil sept cent quarante, le 12 avril, mourut Louise Hascouet, épouse de Jean

Causeur de Kerdacon, âgée d'environ soixante-dix ans, dont le corps a été le lendemain

inhumé dans cette église (de Lochrist) en présence du dit Causeur.  Signé :  Guillaume Carquet, prêtre, recteur de Plougonvelin. (En fait la défunte a 76 ans)


:
                                                       +
                                     Actuelle rue de Verdun
La maison à four est marquée d'une croix X, cadastre de 1841.
 

 

Le lieu-dit Kerdacon est bien identifié au Conquet, le cadastre de 1841 nous précise la localisation du four, au bout du « Streat an ty fourn »  = chemin de la maison du four (actuelle rue P. Corneille).

Jean Causeur fils meurt en 1744, âgé d'environ 39 ans. Anne Bourc'his se retrouve veuve avec trois enfants et enceinte de Marc Michel. Elle se remarie bientôt avec un nommé Guillaume Guével qui est dit tantôt ménager, tantôt fournier au Conquet et elle continue à mettre au monde des enfants, Jean-Marie Guével en 1748, un autre en 1750 dont Marie-Jeanne Causeur qui a alors 18 ans, est la marraine...

 

Il faut régler entre femme et enfants la successions de Jean Causeur fils.

13 janvier   1746, inventaire fait chez défunt Jean Causeur époux de Anne le Bourchis ( La

deuxième année après sa mort !)

Une vieille table carrée, 10 sols

Une vieille couchette garnie de couette et un traversier de balle, 4 livres

Une armoire à deux battants en bois de chêne, 18 livres

Un vieux lit garni d'une couette, deux linceuls (draps de lits), et traversier de balle, 9 livres

Une petite armoire aussi à deux battants en bois de poirier, 6 livres

Un coffre de bois fermant à clé, 1 livre

Un lit, une couette, traversier, deux linceuls, une berne et une vieille couverture de laine, 12

livres

Un petit vieux coffre, 5 sols

Un fusil, 6 livres

Deux bouteilles de gros verre, 12 sols

Un baril, une cassette, 9 sols

Une vieille table, 10 sols

Les hardes du défunt :

Huit chemises, toile de rapanon, 8 livres

Un vieux justaucorps et deux culottes de différents draps, 12 livres

Une vieille paire de bas de laine, 12 sols

Un vieux chapeau, 5 sols

Les hardes (vêtements) de la dame : Quatre chemises de toile, 3 livres 29 coëffes de toile, 7 livres 5 sols

Un mouchoir à col, 3 sols

Un justaucorps et un tablier, 10 livres 6 sols

Huit draps de toile, 8 livres

Cent poignées de lin, 3 livres

Un petit coffre et un panier

Une vieille armoire dans la cuisine en bois d'ormeau 15 sols

Un tablier de crin, 5 sols

Quatre écuelles et 3 cuillères, 7 sols

Deux nappes, 8 sols

1 trépied, 10 sols

Deux pots de fer, 6 livres

Deux vaches à lait, 48 livres

Un cochon de cette année, 10 livres

Tous les fours et genêts à four, 50 livres

La veuve a payé la capitation de 1742 au marguillier de Lochrist : 28 livres, et a réglé les frais « funéraux » 9 livres

 

Totaux : 211 livres

 

Une longue fin de vie à Plougonvelin

 

Marie-Jeanne Causeur, (fille de Jean et de Anne Bourc'his) se marie en 1756 avec un marin de Saint-Mathieu, Noël Le Bras.

 

« Ce jour, treizième janvier mil sept cent cinquante six, après les bannies publiées prônalement tant en la paroisse de Notre-Dame de Grâce qu'en la trêve de Lochrist-Plougonvelin par trois dimanches consécutifs sans opposition, savoir le sept, le quatorze, et le vingt-et-un décembre 1755, entre Noël Le Bras, fils d'Yves Le Bras et de Barbe Floc'h, ménagers, le dit Noël, marin de profession de la paroisse du dit Notre-Dame de Grâce d'une part et Marie-Jeanne Causeur, fille mineure des défunts Jean Causeur et Anne Le Bourc'his, en son vivant fournier du Conquet, décrétée de justice par la juridiction royale de Brest en date du septième décembre dite année 1755 ainsi « et la promesse faite en face d'église du futur mariage entre le dit Noël Le Bras et Marie-Jeanne Causeur » signé PL Guilbel, commis. Je soussigné recteur certifie qu'après avoir reçu leur mutuel consentement parole de présent, leur avoir donné la bénédiction nuptiale selon les rites et cérémonies de notre mère la Sainte Eglise, en présence d'Yves Le Bars, père du nouveau marié, de Jean Causeur, grand-père de la nouvelle mariée, de Guillaume Prigent, oncle allié, de Guillaume Guével, parâtre. Signatures : Yves Le Bras, Noël Le Bras, Marie-Jeanne Causeur, Jean Causeur, Jean-François Mazé, Yves du Bosq, Anne-Françoise Pohon.

  Signé : Guillaume Carquet, recteur de Plougonvelin.

 

Au couple Noël Le Bras, Marie-Jeanne Causeur, naît le dix décembre 1756, un fils Yves qui a pour parrain son grand-père Yves Le Bras et pour marraine Marie Causeur, tante de la mère, donc fille de Jean Causeur et de Louise Alscouet. Un second fils naîtra en 1759, pour décéder deux ans plus tard.

 

Concernant un partage : 4 mars 1757, partage de division en deux lots égaux des biens de Marie Lestideau, veuve de Charles Bourhis, par Le Gléau, commis du greffe, demeurant rue Poncelin au Conquet. Héritiers : les petites filles Marie-Yvonne Le Guével et Michelle Bourhis d'une part et Marie-Jeanne Causeur, épouse de Noël Le Bars, absent en mer, demeurant La Villeneuve, paroisse de Notre-Dame des Grâces. Marie Lestideau habite en une maison de la rue Saint-Christophe au Conquet. Marie-Jeanne Causeur fait abandon de ses droits à Guillaume Guével (son parâtre). La succession consiste en trois fois rien.

 

Marie-Jeanne se retrouve bientôt veuve mais pas longtemps car en 1764, âgée de 32 ans, elle épouse en secondes noces, Philippe Lisop (ou Ysop), originaire de Plouagat, évêché de Tréguier, mais depuis longtemps habitué de la paroisse (de Saint-Mathieu)... en présence de Pierre Aubin, Yves Perrot, servant à Saint-Mathieu, de François Le Bras beau-frère de la mariée et de Noël Le Guerrannic. Le 5 juillet Marie-Jeanne accouche d'une fille qui ne vivra que huit mois, le parrain était François Le Bras, la marraine Marie-Françoise Le Guerrannic.

 

LA NOTORIETE DE JEAN CAUSEUR LE VIEUX

 

L’acte de décès de Causeur, témoin de son grand âge, aurait pu rester ignoré ou être considéré comme fantaisiste si le personnage n'avait été visité quelques années avant sa mort, par l'Officier de Marine Thévenard, futur Amiral.

Celui-ci écrivit  dans ses « Mémoires » (publiées en l'AN VIII) :

 

"En examinant ce vieillard, je connus qu'il avait conservé l'ouïe, le goût, et l'odorat assez bons ; le toucher était encore sensible ... II avait perdu la vue depuis deux ans et ne marchait qu'à l'aide d'une béquille et de l'épaule d'un de ses petits-enfants, déjà avancé en âge. Il avait plus de che­veux que d'autres vieillards n'en ont à 70 ans et de couleur peu blanche, de consistance peu atténuée puisqu'ils étaient encore crêpés ; ses lèvres et ses joues teintes d'un léger vermillon semblaient démentir cet âge étonnant ... Il prenait constamment du tabac en poudre,  preuve que cet usage n'avait pas alté­ré sa santé ni la longueur de ses jours. Il n'avait point d'absence d'esprit dans les réponses aux questions que je lui fit faire par l'une de ses arrières- petites-filles (Thévenard ne doit pas parler Breton). Il dit, entre autres, que Dieu dans le livre des Hommes avait tourné le feuillet et l'oubliait sur terre...Ce vieillard assis sur le foyer répondait à toutes mes questions s'oc­cupant néanmoins du seul exercice qu'il faisait depuis la dernière année : ce­lui de recommencer son chapelet après l'avoir terminé..."

 

Cette même année 1771, Caffieri, sculpteur de la Marine, auteur des décorations des vaisseaux du Roi : l'Illustre, l'Actif, le Diadème ... vient, sollicité par Thévenard, à Saint-Mathieu faire le portrait du désormais célèbre centenaire. Tableau qui par­vint à Louis XV par l'intermédiaire du ministre de la Marine, accompagné de la dédicace :

 

"Français ! que, pour notre bonheur

La très inexorable Parque

Accorde les jours de Causeur

A notre bien-aimé Monarque ! "

 

Le Roi, dit-on, fit accrocher le portrait auprès de son lit et décéda la même année que Causeur, ce qui n'était sans doute pas le but recherché par le courtisan au­teur du cadeau...

 


(Tableau de Caffieri, source Internet)

Thévenard avait écrit par ailleurs que Jean Causeur avait fait sa communion avec Dom Michel Le Nobletz, soit avant la mort de ce dernier en 1652.








Cadre ci-contre : fusain 60 x 50, portant la dédicace : Jean Causeur, ouvrier perceur à l'arsenal de Brest, âgé de 139 ans, né à Lanfeust en Ploumoguer et mort à Plougonvelin le 10 juillet 1775.
Collection personnelle, le cadre provient de chez ma grand-mère. JPC 





Cette notoriété valut cependant à Causeur, sur le rapport de monsieur de Robien, Pro­cureur Général, Syndic des Etats de Bretagne , une pension de 300 livres. Dans la délibération  prise à Rennes le 30 décembre 1772  on lui donne déjà plus "de cent trente et un ans"...

Les calculs fantaisistes quant à son âge, s'amplifieront après sa mort et en 1830 dans une notice sur le Léon, Brousmische lui accordera 140 ans. L'acte de baptême n'ayant jamais été trouvé, l'imagination de certains chercheurs a fait le reste...



Jean Causeur « le vieux » décède donc en 1774
, l'acte porte « en présence de ses enfants », effectivement deux de ses filles vivent encore au Conquet, Marie et Françoise. La première s'éteindra, sœur du Tiers-Ordre, fille des feux Jean Causeur et Marie-Louise Alscoët, du village de Penzer « âgée de 82 ans, le 30 décembre 1785, et fut inhumée le lendemain dans le cimetière de Lochrist, le soussigné recteur faisant les cérémonies en présence de Françoise Causeur la sœur, de Philippe Ysop et de Marie-Jeanne Causeur, ses neveux et nièces ». Signé Kermergant, recteur de Plougonvelin. Françoise disparaîtra en 1789, le 16 janvier, veuve de Guillaume Prigent du village de Penzer, en présence de Marie-Jeanne Causeur, Philippe Lisop et de Marie-Jeanne Lisop.

 

Marie-Jeanne Causeur qui nous a un peu servi de fil conducteur meurt à son tour en 1793. Ce jour, seize frimaire l'an V de la République Une et Indivisible, à 11 h du matin, par devant moi Yves Le Bars, adjoint municipal de la commune et canton du Conquet sont comparus les citoyens Philippe Ysop, cultivateur âgé de 65 ans et... lesquels m'ont déclaré que Marie-Jeanne Causeur épouse du dit Philippe Ysop, âgé de 61 ans est morte.... Son mari lui survit plusieurs années puisqu'il décède le 20 thermidor an XIII, exerçant à Saint-Mathieu la profession de jardinier, déclaration faite par Jean Alcoët, proche parent.

 

Concernant l’âge réel du personnage, en reprenant les actes d’état-civil décrits dans ce document, j’arrive à une estimation à 112 ans. En l’absence de l’acte  concernant son baptême, les choses vont rester en l’état …

 


Petite litho, de Th Bernard, graveur dessinateur datée de 1884.
Le temps se fatigua sur ce vieux bas-breton, sa faux qui détruit tout s'ébrécha sur son front.
Collection personnelle. JPC 



J’ai évoqué dans un autre dossier mon ascendance « Causeur », mais il ne s’agit pas de cette branche là, bien que localisée aussi dans les années 1600 à Ploumoguer, sauf à peut-être remonter au-delà des parents de Jean Causeur.

Donc toute ressemblance serait purement fortuite! JPC

                                                                                                                     

 

Partager cet article
Repost0
16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 16:19

DE LA « JEANNE-PIERRE «  A L’ « ETOILE BLEUE »

 

L’arrivée de la vedette au Conquet

 

Alors que la station de sauvetage du Conquet attend depuis 1994 un canot de sauvetage neuf,  le 8 octobre 1998,  c’est la vieille  Jeanne-Pierre  qui entre au port en fin d’après-midi après une traversée pénible par mauvais temps, le pupitre de navigation endommagé par un court-circuit et le peak avant plein d’eau.

 

Avec cette embarcation désuète qui leur attire beaucoup de sarcasmes de la part du milieu maritime local, les sauveteurs en mer du Conquet vont cependant faire du  bon travail et jamais ils ne baisseront les bras en dépit des multiples pannes et autres avaries qui affecteront la Jeanne-Pierre, ni a cause du comportement difficile à la mer du bateau, dès qu’il est affronté à la houle.

 

Quel que soit l’outil, les canotiers assurent leurs missions !

 

Ci-contre, l'arrivée de la SNS 105 au Conquet, piquant du nez!









La Jeanne-Pierre  est le prototype d’une série de vedettes de première classe construites par les chantiers de Cornouaille à Douarnenez pour la SNSM. Le nom du bateau a été choisi par la  famille Singer qui  a fait en 1972 un don important à la société.

La vedette a été en poste à Audierne en 1974 où elle a connu quelques vicissitudes dont  une chute de son chariot sur la cale de lancement en 1978,  puis elle est partie à l’île de Bréhat  après refonte en 1982. A la fermeture de cette station, elle a rallié Loguivy de la Mer en 1992, puis Le Conquet en  fin 1998, remplacée dans les Côtes d’Armor par le canot tous temps Sant Ivy.

 C'est un bateau en bois de 12,60m, pour un poids de 15 tonnes. 2 moteurs Poyaud de 250cv la propulsaient à l’origine à 17,5 nœuds.

 







(Retour de mission)













Les vedettes suivantes de même type (une dizaine) ont été construites en bois, puis en bois plastifié puis en polyester. Les premières unités sont reconnaissables à un décrochement du pont à l’arrière de la timonerie. Cette haute marche causant de nombreuses chutes de canotiers, surtout la nuit, a été supprimée par l’adoption d’un plan de pont d’un seul tenant.

 

 

Escorte au Patron- Aristide- Lucas pour sa dernière traversée

 

Le 3 avril 1999, La Jeanne-Pierre accompagne son prédécesseur, le canot tous temps Patron Aristide Lucas du Conquet jusqu’à Porscave dans l’aber Ildut, d’où un camion le mènera jusqu’à l’entrée du Cross-Corsen où il est exposé depuis.

 



















(Quelques minutes avant le départ du Conquet)

Automne 2005, la Jeanne-Pierre quitte Le Conquet


Au cours de l’année 2005, la Jeanne-Pierre a encore effectué une vingtaine d’interventions, mais la vieille dame était bien fatiguée atteignant péniblement les douze nœuds en vitesse maxima.  Les canotiers et en particulier les mécaniciens étaient fort sollicités pour la maintenir dans le meilleur état possible. Jusqu’à son départ pour Saint-Malo elle a été entourée de soins constants de telle sorte qu’elle a toujours pu venir au secours des navires en difficultés.


(Travaux d'entretien au Croaé)
 

Elle avait fait son voyage aller en octobre 1998, c’est en octobre qu’elle fait son voyage retour. La Jeanne-Pierre a quitté Le Conquet le 26 octobre 2005 à 8h du matin,  convoyée par mauvais temps à  Saint-Malo par un équipage de la SNSM du Conquet. Du côté de la basse de Portsall, quelques « surfs » sur les vagues, ce qu’avec son avant surbaissé elle n’aimait pas beaucoup, l’ont faite pivoter cap à l’opposé, ce qui a fait l’équipage dire qu’elle voulait revenir au Conquet. Le moteur tribord a jugé bon de s’arrêter au passage des Héaux de Bréhat, mais après l’escale pour la nuit à Saint-Quay-Portrieux il a consenti à redémarrer et le reste du trajet jusqu’à l’atelier du C.E.R.O, chantier naval et centre d’entretien de la SNSM  Saint-Malo s’est accompli sans souci majeur.

 

Après quelques remplacements ponctuels dans diverses stations de sauvetage, dont les embarcations étaient en travaux ou en arrêts momentanés, la Jeanne Pierre a été sortie récemment de la flotte SNSM. (Société Nationale de Sauvetage en Mer)

 

Elle a trouvé acquéreur à la plaisance et, sous pavillon belge, est devenue l’ Etoile-Bleue. Souhaitons au bateau et à son équipage d’excellentes navigations.


(Photo communiquée par Laurent Devavry)


Ci-dessous, La Louve, SNS 151 qui a pris au Conquet la succession de la Jeanne-Pierre



SUIVEZ LES ACTIVITES DE LA STATION SNSM DU CONQUET SUR LE SITE  :
                                www.snsmleconquet.org


                                                                                        JPC

Partager cet article
Repost0
14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 17:40

SAINT TUGDUAL :

 

Au temps de l’immigration bretonne insulaire vers le continent, VIe siècle.

 

(De nombreux ouvrages traitent des  raisons de la venue en Armorique d’émigrants bretons, dans les années 450-550. Voir par exemple La Bretagne des Saints et des Rois, Ve - Xe siècle, André Chédeville, Hubert. Editions d’Ouest-France 1984.)

 

Saint Tugdual est sans doute, l’un des saints les plus populaires, en Bretagne.

 

Né au Pays de Galles à la fin du Ve siècle, mais ayant beaucoup vécu en Irlande, fils de Pompée sœur du comte Riwal, il passe en Armorique, accompagné de sa mère, de sa sœur sainte Sève et de 72 moines dont saint Ruellin, saint Guevroc (Guirec), saint Goneri, saint Leovan et saint Briac, sans doute tout son monastère, ceci vers l’an 525. La troupe aborde une petite plage de l’Isle du Conquet (presqu'île de Kermorvan),  qui se nomme depuis Porz Pabu.

 


A droite, statue (XVIIIe)  de Saint-Tugdual dans l'église de Trébabu.











    
                                                                           
Ci-dessous, bannière de procession, église de Trébabu
                                                                                                                                                                                            
Relation de la traversée selon Albert Le Grand :

 

Tugdual et ses compagnons fuyant l’île de Bretagne, se rendirent au havre prochain et y trouvèrent un vaisseau équipé de tout ce qui luy estoit requis, et, dedans, y  avoit de jeunes gens de bonne façon, l’un desquels qui sembloit estre le maistre et capitaine des autres, salüant le saint lui dit : « Dieu vous garde, homme de Dieu, et toute vostre compagnie ; montez à la bonne heure dans ce vaisseau ; sinon que nous vous attendions, il y a longtemps que nous serions portez en la Bretagne Armorique. » Les saints entrèrent dedans, et, les ancres levées, on mit les voiles au vent, qui fut si favorable que, le lendemain, à trois heures après midy, ils furent rendus sains et saufs à la côte de Léon, et mirent pied à terre, en l’isle de Ker-Morvan devant Le Conquest, en la paroisse de Plou-Moguer, et, aussi-tost, le vaisseau qui les avoit portés disparut, avec tout son attirail et équipage, si soudainement qu’ils ne s’en purent apercevoir : ce qui leur fit connoistre que c’estoit une faveur spéciale de Dieu, qui les avoit miraculeusement passez à travers l’océan, dont ils rendirent grâce à sa divine Majesté .


 






















L'église de Trébabu, reconstruite en 1757-58, état actuel.

Tugdual installe alors une partie de ses moines dans une vallée proche : Trébabu, (Lan Pabu in Plebe Macoer), puis part à ses aventures qui feront de lui le fondateur de l’évêché de Tréguier et  l’un des "Sept Saints de Bretagne". La région était alors gouvernée par son cousin Deroch, fils de Riwal

Son surnom « pabu » signifie tout simplement « pab = père », appellation courante des chefs religieux à l’époque. Tugdual est donc à l’origine de Saint-Pabu, de Pabu près de Guingamp etc.  Tugdual serait mort à Tréguier vers 558. Une légende bretonne certifie qu’il a été pape à Rome, mais le Vatican n’en a pas trace.
                                            JPC

Partager cet article
Repost0
12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 20:39

Sur l'origine du mot "IROISE", consulter la dernière mise en page de Pierre Léaustic sur son blog :
http://leaustic.over-blog.com, accès direct par le module lien de ma page d'accueil.
                                              JPC

Partager cet article
Repost0
12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 17:37

RETOUR DES GOEMONIERS
 BRÛLAGE DU GOEMON

Toutes les scènes montrées sur les cartes postales suivantes se passent entre 1900 et 1914. Sans tenir compte de la date exacte du cliché, j'ai voulu montrer ici une chronologie d'opérations, telles qu'on pouvait les voir au temps de l'usine d'iode.

RETOUR DES BATEAUX



















Les bateaux sont revenus chargés de goémons récoltés aux îles ou le long de la côte entre Saint-Mathieu et l'Ilet. En attendant d'avoir suffisamment d'eau pour remonter dans l'aber, ils sont mouillés devant la cale dite des Pigoulliers côté Kermorvan, ou à l'intérieur de la cale Saint-Christophe côté Conquet. On peut imaginer que les marins sont partis à terre se restaurer.

















                                                               X         X
                                                           Marie   Petit-Jean
    Ci-dessus,  deux bateaux goémoniers sont identifiables Marie et Petit-Jean


La mer a suffisamment monté, les barques se dirigent vers le fond de l'aber, deux d'entres elles font route sous foc seul, apparemment à bonne vitesse. Au premier plan le second marin de la Divine de Labervrac'h, patron Guillimin,  s'apprête à embarquer tandis que son compagnon manie la gaffe pour lui approcher le bateau. Côté Conquet on aperçoit la haute silhouette blanche de l'actuel Relais du Port, bâtiment construit en 1905.




SCENES DE DECHARGEMENT DES LAMINAIRES

Ci-dessous,  les premièrs bateaux sont arrivés sur leur lieu de déchargement. On voit déjà étalées sur la grève, des laminaires étalées à sécher. Les goémons déjà secs ont été rassemblés en tas, on aperçoit au fond de l'image sur le "Bilioc", de hautes meules prêtes à être incinérées. L'élégante avec son ombrelle n'est là que pour la figuration.




Côté est du "Bilioc" deux barques LC 1676, la "Divine" repérée déjà plus haut et le "Kléber" LC 1939,  petit sloup de Landéda, appartenant à François Cléguer, attendent d'être déchargées.




Ci-dessous, un déchargement en cours, un marin armé d'une fourche se tient sur une planche pour faire glisser le goémon jusqu'à la grève. Le bateau de gauche LC 1683, est l' "Allain-Françoise" à un Raguénès de Labervrac'h.


















INCINERATION DES LAMINAIRES



Un four sur le haut du "Bilioc", le "bilioc" était une forte langue de galets (bili), ancienne moraine glaciaire selon certains, qui fut détruite par les Allemands lors de la dernière guerre. Une partie des galets a servi à la confection du ballast de la voie ferrée étroite construite par l'occupant pour acheminer des matériaux de Saint-Renan à Kermorvan (gare à Trébabu). D'autres galets concassés servant à la fabrication du béton pour l'édification des blockhaus.

La meule de goémon est progressivement défaite, les algues sont étalées près du four, elles serviront à l'alimenter à mesure des besoins.
En arrière plan les anciens magasins du Génie Militaire. A gauche, on distingue un bout du bâtiment de l'usine Darras, dont j'ai déjà parlé.

















Scène de brûlage des goémons, le four a été allumé avec de l'herbe sèche ou des genêts, les hommes alimentent la combustion des heures durant.


Ci-dessus :
Alimentation d'un four en début de travail, la photo est intéressante, sauf que le négatif est à l'envers.
Voilà comment on doit lire la scène :


 

LIVRAISONS A L'USINE       
                       
Lorsque l'incinération est terminée, le four est rempli d'une pâte grise, que les goémoniers laisseront refroidir plusieurs heures. Le résultat durci sera cassé en blocs d'une centaine de kilos "les pains de soude" qui seront livrés à l'usine, Le chimiste fera deux prélèvements de chaque lot, il en analysera aussitôt le premier pour calculer la valeur à payer au goémonier en fonction de la qualité du produit. Le 2e prélèvement sera conservé comme témoin en cas de litige entre l'usine et le livreur.




 













Une vue de l'usine avec ses cheminées,  le personnage au premier plan est souvent repérable sur d'autres clichés, il servait au photographe à faire la mise au point de sa chambre noire à plaques.

J'aurai l'occasion de reparler du travail des "pains de soude" en usine pour en obtenir l'iode en paillettes, produit de base de l'iode pharmaceutique, et différents autres produits chimiques. Il faudra alors évoquer l'approvisionnement de l'usine en charbon gallois par goélettes, sloups et vapeurs, et l'exportation vers Brest des produits chimiques par gabares.

                                                                                                           JPC

                                                                           



Partager cet article
Repost0